Une campagne intensive de sensibilisation aux dépendances menée auprès des jeunes

Par Éditions Nordiques 21 novembre 2017
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Le directeur du Centre d’intervention Le Rond-Point, Jean-François Albert.

Auparavant nommée Semaine de prévention de la toxicomanie, la Semaine québécoise des dépendances, qui se déroule du 19 au 25 novembre, s’accompagne d’une campagne d’information et de sensibilisation. Elle vise à prévenir chez les jeunes les risques et les conséquences associés à la consommation d’alcool, d’autres drogues et à la pratique des jeux de hasard. 

Cette campagne se déroule sur les thèmes «Choisir des solutions gagnantes» pour les jeunes de 10 à 16 ans et «Ça peut devenir automatique – Reste en contrôle» pour ceux de 17 à 24 ans. Du matériel a été proposé par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) pour les sensibiliser aux risques liés à la consommation d’alcool, de drogues et la pratique de jeux de hasard et d’argent.

La trousse d’information cherche aussi à promouvoir des facteurs de prévention pouvant aider ces jeunes à faire des choix éclairés pour rester en contrôle. Les outils mettent l’accent sur le développement de stratégies d’adaptation positives pour faire face aux défis de la vie. Ils sont appelés à circuler dans le réseau scolaire, les organismes communautaires, les divers établissements du réseau de la santé et des services sociaux et disponibles sur le web au www.resteencontrole.gouv.qc.ca.

De saines relations

Directeur du Centre d’intervention Le Rond-Point, Jean-François Albert constate que l’accès doit être surtout mis sur les fréquentations lorsque  la thématique de dépendance est abordée auprès des jeunes. «Tout repose sur l’affirmation de soi. Parfois se coller à un groupe s’accompagne de mauvaises expériences. Si le jeune a confiance et qu’il s’entoure de bonnes personnes, il peut éviter de tomber dans ce piège», croit-il fermement.

Plus le jeune aura une information appropriée, plus il sera en mesure de prendre des décisions éclairées en la matière. «Plus ils en savent, moins ils auront envie de consommer. Quand on intervient auprès d’adulte, on constate que le problème remonte assez souvent à l’enfance, soutient-il. De nouvelles substances sont constamment ajoutées sur le marché. Ça vient compliquer le travail de prévention.»

Il tient à rappeler que les composantes de  ces nouvelles drogues de synthèse sont la plupart du temps méconnues. «Les jeunes auront tendance à faire confiance au vendeur s’ils le connaissent bien. C’est ce qu’on entend très souvent. Ils ne sont pas méfiants, constate-t-il. De là l’importance de la prévention en milieu scolaire. Un travail effectué surtout par nos travailleurs de rue.»

Un travail de prévention plus difficile

Encore là, les jeunes ne sont pas si nombreux à consommer qu’on pourrait le croire, estime M. Albert. De nature plus individualiste, ils deviennent plus difficiles à rejoindre sur le terrain. «Le défi pour les travailleurs de rue est de créer un lien avec ces jeunes et d’être invités à différents événements. Quand un lien est créé, on peut mieux intervenir. Ça demeure des interventions plus ponctuelles. Il y a peu de suivi à long terme», soulève-t-il.

Plus que jamais, il demeure essentiel de fournir aux parents des outils d’information pour entamer une discussion sur la thématique des dépendances avec leurs enfants, insiste M. Albert. «C’est la base même de la prévention. Encore là, est-il nécessaire de parler de consommation à un enfant qui n’en ressent pas le besoin? Les avis sont mitigés à ce sujet. Une chose est certaine, ces jeunes doivent apprendre à dire non et ce n’est pas chose facile.»

Le problème réside souvent dans la crainte qu’ils ont d’être rejetés par leurs pairs, s’ils refusent de consommer. «C’est souvent là que les gens ont leur première expérience de consommation. Les débuts de ce cycle de dépendance ne proviennent pas nécessairement de parents qui ont une problématique de consommation. Le lien n’est pas automatique,  ça peut toutefois contribuer.»

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