Élu le 27 septembre lors d’une assemblée générale annuelle, le nouveau comité des résidents de la Résidence des bâtisseurs affirme qu’il fait face à un refus catégorique de collaborer de la direction. Les nouveaux administrateurs peinent à comprendre, puisque ce droit est reconnu à même le code d’éthique de l’endroit et dans le tableau des règlements affichés en ces murs.
À maintes reprises, les nouveaux administrateurs indiquent avoir tenté de rencontrer la nouvelle directrice en poste depuis juin dernier, Cindy Géronazzo Chassé. Même si une courte rencontre a eu lieu entre cette dernière et la présidente du comité des résidents, Francine Gendron, il semble bien que ceci se soit déroulé «dans un climat assez froid» et «qu’aucune ouverture au dialogue ne se soit fait sentir à ce moment-là», soutient le comité.
«On a depuis continué à se réunir. On voulait montrer notre bonne foi à la direction. On a multiplié les invitations à Mme Chassé. Nos démarches ont été infructueuses. On a écrit une lettre le 6 novembre, pour manifester notre déception quant à l’accueil qui nous a été réservé», a indiqué la secrétaire du comité des résidents, Sylvie Paquet.
Les difficultés entre la direction et le comité auraient commencé à se faire sentir il y a environ un an. «Il y a clairement un manque d’intérêt de la direction. Les services que l’on reçoit ne sont vraiment pas ce à quoi on devrait s’attendre, soutient l’ancien président du comité des résidents, Raymond Ringuette. Ça me désole que la direction ne veuille pas collaborer avec le comité des résidents en place. De mon côté, je leur accorde ma pleine confiance», a-t-il commenté.
La situation aurait dégénéré récemment, lorsque la direction aurait retiré des affiches annonçant une réunion spéciale du comité des résidents, le 15 novembre. Pour cette rencontre, le comité affirme aussi qu’on a refusé de leur fournir un local à l’intérieur de la Résidence des Bâtisseurs. Le groupe a donc été contraint à organiser sa rencontre à l’église St-Joseph et à assurer le transport des aînés à mobilité réduite.
Une résidente exaspérée
Visiblement insatisfaite de sa qualité de vie, Yolande Dubé s’est décidée à quitter la Résidence des Bâtisseurs avec son conjoint. Elle octroie son entière confiance au nouveau comité des résidents. «Les relations sont froides et difficiles. Tout est gelé, assure-t-elle. Aucune ouverture à la négociation. Je trouve ça méprisant pour les aînés. On semble compter peu à leurs yeux. On nous considère uniquement comme des locataires», a-t-elle déploré en entrevue avec Le Nord-Côtier.
Même si les résidents peuvent formuler des plaintes par écrit, Mme Dubé constate que très peu d’aînés se sentent confortables à le faire. En revanche, elle souligne que chacune de ses rencontres avec la nouvelle directrice, Cindy Geronazzo Chassé s’est bien déroulée. Cependant, elle déplore qu’elle n’ait jamais participé à des rencontres de groupe. «L’approche qui prévaut manque d’humanité. Il est difficile d’apporter des changements. La nourriture est froide. Les repas ont moins de goût. Ce n’est vraiment pas la qualité de vie que je m’étais imaginée», a-t-elle déclaré.
Par ailleurs, une pétition d’appui au comité des résidents aurait circulé au cours du week-end dernier à l’intérieur de la résidence. «Ce sont très souvent des gens vulnérables. Ils n’ont pas toujours la force de se battre. Ils ont souvent peur de représailles. Nous, on se fait un devoir d’être là pour eux et de veiller à leur bien-être. On souhaite travailler de concert avec la direction», a affirmé à ce sujet Sylvie Paquet.
Un appui reçu
Comme la Résidence des Bâtisseurs est considéré comme un établissement privé non conventionné, l’article 209 de la Loi sur la santé et les services sociaux n’imposent pas à sa direction l’obligation d’implanter un comité des résidents. Toutefois, la coordonnatrice du Comité des usagers du CISSS Côte-Nord, Louise Bertrand, demeure convaincue que la direction aurait beaucoup à gagner à collaborer avec le comité des résidents en place.
«En tant que Comité des usagers, nous sommes concernés par le bien-être des résidents, ceux qui sont sous la responsabilité du réseau, notamment ceux qui reçoivent des soins, ou des services. Nous avons également une préoccupation à l’égard de l’ensemble des personnes âgées qui résident dans l’établissement; des gens vulnérables. C’est pourquoi nous sommes en relation avec les autorités du CISSS à qui nous avons demandé un suivi pour la clientèle qu’elle doit desservir, selon l’entente qui la lie avec cet établissement.»
Pour l’instant, aucune plainte n’a été reçue par le Comité des usagers, mais Mme Bertrand croit pertinent de réitérer qu’il s’agit d’un droit qui est conféré à tous usagers, et que s’ils croient qu’il est enfreint, ils peuvent faire appel à ses services.
Au moment de mettre sous presse, la directrice Cindy Géronazzo Chassé n’avait pas retourné nos appels.
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