Les employés municipaux perturbent la réunion du conseil

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Guidés par le président du Conseil central Côte-Nord-CSN, Guillaume Tremblay, les manifestants ont envahi la salle du conseil municipal de la Ville de Port-Cartier.

Sébastien Lebreux et Guillaume Tremblay, respectivement vice-président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs des services paratechniques, auxiliaires et de métiers de la santé et des services sociaux et président du Conseil central Côte-Nord de la CSN (à l’avant), sont entourés de Robert Bois, Ian Morel, Steve Heppel et Verna Jean, représentant des syndicats d’employés du réseau de la santé affiliés à la CSN.

Une quarantaine d’employés municipaux de la Ville de Port-Cartier ont perturbé la tenue de la réunion du conseil municipal du lundi 11 septembre. Scandant le slogan «Jouer dans les horaires pour rien, ça coûte cher aux citoyens» et faisant crier leurs trompettes à tue-tête, les manifestants ont rappelé leur désaccord dans le dossier des horaires de travail. Le vacarme insistant a obligé la mairesse Doyle à suspendre la réunion du conseil.

Initialement réunis à l’extérieur de l’hôtel de ville, les manifestants ont fait irruption dans la salle du conseil de Port-Cartier vers 19h30, soit quelques minutes après le début de la séance.

Tous équipés de trompette, les porte-couleurs de la CSN ont fait retentir leur instrument, causant un bruit presque insoutenable pour ceux qui ne s’étaient pas prémuni de bouchons pour les oreilles.

Devant cette situation, la mairesse Violaine Doyle a annoncé la suspension de la réunion afin de la reporter à une date qui reste encore à être annoncée.

Une vingtaine de minutes plus tard, les forces de l’ordre sont venues montrer la porte de sortie de la salle du conseil aux protestataires.

L’impasse persiste

Considérant avoir suffisamment fait valoir leur point de vue auprès de la mairesse de la Ville de Port-Cartier, les employés municipaux ont donc décidé de manifester par le bruit. «Ce qu’on avait à dire, on l’a dit. Maintenant, on est là pour se faire entendre», a expliqué le président du Conseil central Côte-Nord –CSN, Guillaume Tremblay.

Le groupe syndical conteste la décision du conseil de créer un quart de travail de soir pour les employés affectés aux opérations de déneigement. Selon la CSN, cette modification à l’horaire de travail contreviendrait à la convention collective. Pour les employés, la perspective de travailler le soir représenterait également une diminution du nombre d’heures supplémentaires et un chamboulement de leur vie familiale. «On a signé une convention collective, alors il est normal que l’on souhaite qu’elle soit respectée», clame Guillaume Tremblay.

De son côté, la mairesse soutient que l’organisation du travail est un droit qui revient à l’employeur. De plus, elle affirme que la diminution des heures supplémentaires au profit de quarts de travail de soir permettra des économies de coûts substantielles pour la municipalité.

Un argument auquel la CSN n’adhère pas. «Les arguments sur le plan économique, ça ne tient pas la route. Elle n’est pas capable de nous prouver qu’il y a de réels gains à faire sur le plan économique», croit le président du conseil central Côte-Nord.

Aucun dialogue

Depuis le début du litige, aucune discussion directe n’a été entreprise entre les partis impliqués. Pourtant, suite à la première manifestation de la CSN, la mairesse Doyle avait invité les employés à s’asseoir afin de discuter de l’enjeu.

Questionnés à ce sujet, Violaine Doyle et Guillaume Tremblay ont affirmé ne pas être entrés en contact avec leur opposant. Des deux côtés, on attend l’appel de l’autre.

La Ville ne reculera pas

À moins qu’un grief vienne retarder le processus, la Ville entend appliquer les modifications prévues aux horaires dès cet hiver. «C’est fait. Le poste de contremaître est ouvert et les employés ont été avisés des modifications par mémo», indique la mairesse.

En plus de vouloir continuer à faire entendre son mécontentement, la CSN compte «gagner la guerre de l’opinion publique» qui, selon le président, ne leur est pas favorable pour l’instant. «On souhaite aller à la rencontre de la population pour qu’elle puisse regarder ça avec nous et leur expliquer notre point de vue», indique-t-il.

Le 25 septembre, le conseil syndical prévoit tenir une rencontre d’information publique.

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