Visite de l’avocate de l’Enquête nationale sur les femmes autochtones

Par Emy-Jane Déry 15 juin 2017
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Fanny Wylde, avocate de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.

Le passage à Uashat Mak Mani-Utenam de l’avocate de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées a permis d’éclairer la communauté sur le processus qui s’articulera cet automne dans la région.

La session d’information tenue mercredi au Conseil de bande de Uashat Mak Mani-Utenam a rassemblé des représentants de plusieurs communautés autochtones de la Côte-Nord. Cet automne, les commissaires de l’Enquête viendront passer une semaine dans la région pour entendre les témoignages.

Dernièrement, l’Enquête a fait l’objet de différentes critiques quant au manque de communication avec les communautés par rapport à tout le processus.

«On donnait déjà beaucoup de sessions d’information, mais on ne diffusait pas nécessairement l’information comme quoi nous étions sur le terrain», a nuancé Fanny Wylde, avocate de l’Enquête nationale.

La rencontre a permis de clarifier le mandat de l’Enquête nationale, le processus pour les familles qui souhaitent s’inscrire et les différents modes qui peuvent être utilisés pour la livraison des témoignages.

Les communautés ont aussi été rassurées quant au support d’une équipe spécialisée en trauma qui offrira ses services aux témoins, dans le cadre des audiences.

«Les gens sont préoccupés, ils savent que rendre un témoignage engendre énormément d’émotions. Ils veulent vraiment s’assurer que les témoins sont accompagnés tout le long du processus», a dit Me Wylde

Confusion entre les enquêtes

Il a beaucoup été question des différences entre les deux enquêtes relatives aux Autochtones qui auront lieu simultanément dans la province, selon l’avocate. En plus de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, il y aura à l’échelle provinciale la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics.

«Les gens sont un peu confus par rapport à tout ça, à savoir devant quelle commission les personnes doivent aller témoigner selon le cas», a noté Me Wylde.

Une approche facilitante

Suite à la session d’information, Virginie Michel, conseillère d’ITUM, estime que l’Enquête nationale a bien saisi les enjeux de la communauté.

«Ils se sont donné l’opportunité de respecter nos valeurs. Tu peux même déposer un témoignage à travers l’art, que ce soit la chanson, ou autre», a-t-elle mentionné. «Ce n’est pas toujours évident l’expression d’une blessure et l’approche me semble plus facilitante que celle de l’enquête provinciale», a poursuivi Mme Michel.

La question des témoignages est aussi sensible dans la communauté, à la suite de l’expérience de l’enquête publique du coroner sur les suicides à Uashat Mak Mani-Utenam.

«Ça avait été une critique de la communauté, comme quoi ce n’était pas évident d’aller s’exprimer au tribunal en raison de toutes les formalités présentes», a souligné Mme Michel, qui a bon espoir à ce niveau pour l’Enquête nationale.

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