Gros-Mécatina : les nombreux cas de cancer inexpliqués
Plusieurs cas de cancers du cerveau ont été recensés en peu de temps à Gros-Mécatina, en Basse-Côte-Nord.
La santé publique n’arrive pas à expliquer un nombre anormalement élevé de cas de cancer du cerveau à Gros-Mécatina, mais assure que la municipalité est sécuritaire.
En 10 ans, quatre cas de cancer du cerveau ont été déclarés dans le village de Gros-Mécatina qui compte environ 500 résidents. Toutes proportions gardées, c’est trois fois et demie plus élevé que la moyenne provinciale. Inquiet, le maire de l’endroit a alerté la santé publique en 2015, qui a décidé d’enquêter. Un rapport a été dévoilé à la population mardi.
De nombreuses analyses ont été menées dans le village pour tenter de comprendre le phénomène. Le seul facteur environnemental reconnu pouvant expliquer le cancer du cerveau est la radiation. Au terme des recherches, aucune source active n’a été identifiée à Gros-Mécatina. Rien à ce jour ne permet donc vraiment d’expliquer la situation, mais la santé publique assure se fait rassurante.
«Ce n’est pas plus dangereux de rester à Gros-Mécatina en 2017 que n’importe où ailleurs dans la province», a dit le Dr Stéphane Trépanier, directeur de la santé publique du CISSS Côte-Nord.
Œufs de goéland
À un moment, on avait soupçonné les œufs de goéland qui sont traditionnellement consommés par les habitants de la région. Dans les années 1990, une étude avait démontré que leur consommation avait entraîné un taux de mercure et de BPC sept fois plus élevé dans le sang des résidents de Gros-Mécatina qu’ailleurs au Québec. Des œufs ont à nouveau été analysés par la santé publique. Elle conclut qu’ils ne seraient pas en cause, puisqu’on y a décelé moins d’éléments toxiques.
«Il faudrait aujourd’hui que les gens mangent huit œufs pour avoir le même effet qu’un seul œuf pouvait engendrer à l’époque», a expliqué le Dr Trépanier.
Ce dernier s’est également attardé à la conformité des appareils médicaux. Il s’est notamment assuré que l’appareil de radiographie du dentiste était bien utilisé selon les normes.
Les différentes sources d’eau ont fait l’objet d’analyses, de même que la qualité de l’air relativement à un incinérateur à déchets utilisé dans la municipalité.
Soulagement
La présentation du rapport des analyses menées a eu l’effet dans un grand soulagement dans la communauté, selon le maire Randy Jones.
«Avant, on voyait tout le monde tomber malade et les gens pensaient au risque auquel s’exposaient leurs enfants», a-t-il dit.
Le maire de Gros-Mécatina est content que la santé publique ait répondu à son cri d’alarme.
«Je me souviens que ça n’avait plus sens, il fallait faire quelque chose pour rassurer les gens. J’avais même été interpellé sur la question à des funérailles», a dit M. Jones.
La santé publique assure qu’elle va continuer de surveiller de près la situation à Gros-Mécatina. S’ils s’avèrent, les nouveaux cas de cancers rares feront l’objet de suivi. Une des hypothèses est que les nombreux recensés en peu de temps soient simplement source du hasard.
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