Économie : les Innus veulent prendre leur place

Par Emy-Jane Déry 6 juin 2017
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Le chef de la CAQ, François Legault. était de passage à Sept-Îles jeudi.

La communauté de Uashat mak Mani-Utenam souhaite prendre sa place dans les projets économiques du territoire, alors qu’elle doit composer avec un taux de chômage de 53,3%. Ses entrepreneurs et ses membres se font entendre dans le cadre d’un forum économique, qui se termine mardi.

La Société de Développement économique Uashat mak Mani-Utenam (SDEUM) tient son forum sur deux jours au Centre des congrès. L’évènement est une occasion pour l’organisation d’entendre la communauté sur la question de l’avenir économique. Plusieurs des quelque 70 entreprises de Uashat mak Mani-Utenam y ont fait des présentations.

Le taux de chômage atteint 53,3% sur la communauté, ce qui est inacceptable selon Ken Rock, directeur de la SDEUM. «C’est énorme, il y a plus de la moitié de la population qui ne travaille pas. Il faut faire quelque chose», a-t-il affirmé en marge de l’événement.

La communauté doit s’imposer davantage dans les activités de développement économique du territoire, croit-il. À l’heure actuelle, Ken Rock souligne qu’aucune entreprise de la communauté n’a de contrat dans sa mire en lien avec le développement de la Pointe-Noire. «On n’est pas impliqué, il n’y a pas de relation, il faut continuellement se battre pour faire notre place», a-t-il déploré.

Besoin d’outils
Si le mandat de la SDEUM est notamment d’épauler les entreprises de la communauté, Ken Rock est d’avis qu’il lui faudrait plus de moyens pour parvenir à ses fins. Il souhaiterait pouvoir compter sur un fonds d’investissement.

«Si on regarde, règle générale, ces outils-là existent. Il y a Investissement Québec, le bras économique du gouvernement, mais il n’y a rien pour nous la SDEUM, qui sommes le bras économique du conseil de bande», a illustré M. Rock.

D’ici dix ans, la SDEUM estime qu’il y aura plus de 600 nouveaux jeunes qui voudront intégrer le marché du travail à Uashat mak Mani-Utenam. «Où est-ce qu’ils vont travailler ces jeunes-là ? Le conseil ne peut pas tous les embaucher», a dit M. Rock pour souligner l’importance du développement économique au sein de la communauté.

La place des jeunes
La question de la place de la jeunesse dans l’entrepreneuriat est ressortie à maintes reprises au micro du forum économique.

Pascal Michel est opérateur de machinerie lourde et membre de la communauté de Uashat mak Mani-Utenam. Il a pris parole en ce sens et croit que les entreprises doivent faire de la place aux jeunes de la communauté en acceptant parfois de les former, pour qu’ils puissent occuper un emploi.

«Il y a certains métiers qu’on peut apprendre sur le tas et c’est important de leur laisser une chance», a-t-il dit. «Quelqu’un qui subvient à sa famille, c’est la fierté. C’est de cette façon-là que les autochtones pourront se relever, surtout les jeunes qui ont des problèmes de consommation», a-t-il poursuivi.

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