Nourrir un intérêt grandissant pour la politique

Par Éditions Nordiques 14 mars 2017
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Parmi les 338 femmes qui ont participé à l’événement «Les héritières du suffrage», du 6 au 9 mars à la Chambre des communes à Ottawa, on retrouve la Septilienne Stéphanie Pitre. À cela s’ajoute le fait que la Nord-Côtière a été l’une des seize femmes choisies pour prononcer un discours. Une expérience qu’elle considère marquante. 

Même si elle nourrit depuis longtemps un intérêt pour la politique, Stéphanie Pitre doutait de ses possibilités d’y faire carrière pour des raisons de conciliation travail-famille. À la suite de cette expérience, son opinion a changé. «Au cours de cette semaine, on a rencontré beaucoup de personnalités féminines en politique. Ça m’a rassurée. Ça m’a démontré qu’il est possible d’envisager une carrière en politique tout en fondant une famille», avance-t-elle.

Tout comme ses pairs, elle considère que les femmes ont beaucoup à apporter dans la sphère politique, mais que le système favorise les hommes dans sa forme actuelle. «Quand on dévie de la norme de l’homme blanc hétérosexuel, il est difficile de s’y faire une place, déplore-t-elle. La politique s’adresse pourtant à tous. Les mentalités doivent réellement changer. Il est crucial de retrouver plus de femmes à la tête de grandes entreprises et en politique.»

Des exigences déraisonnables

La Septilienne n’hésite pas à remettre en question des idées préconçues à l’égard de la parité entre les deux sexes. «On me dit qu’on est tous les bienvenus en politique. Je suis convaincue qu’il y a beaucoup à faire pour inciter les femmes à se lancer en politique. On leur demande très souvent d’agir comme des hommes, constate-t-elle. On leur demande d’être infaillibles à tous les niveaux. On n’en exige pas autant d’un homme. Ce sont de doubles standards que l’on impose aux femmes. Ça ne fait aucun sens.»

Plus que jamais, elle demeure convaincue que la maternité demeure un obstacle majeur rencontré par certaines femmes désirant accéder à des postes de direction dans de grandes entreprises. «Il faut mettre en place des mesures qui favorisent cette conciliation travail-famille. Le père a aussi un rôle important à jouer dans ce sens», affirme celle qui poursuit présentement des études à l’Université Laval en technologie éducative.

Un pertinent combat

Féministe convaincue, elle n’éprouve aucune réticence à s’associer à cette cause qu’elle considère toujours aussi pertinente en 2017. «Pour une fois que les femmes sont mises de l’avant. Il ne faut surtout pas s’en plaindre, enchaîne-t-elle. C’est un terme qui n’est pas inclusif en soi. On a souvent une image très stéréotypée du mouvement. Il ne faut pas oublier que les hommes ont aussi un rôle important à jouer dans l’avancement des droits des femmes. C’est un combat que l’on ne peut pas gagner seules.

À travers ses cours de sociologie, Stéphanie Pitre s’est intéressée à de maintes reprises aux inégalités salariales qui persistent entre les hommes et les femmes sur la Côte-Nord. Un sujet qu’elle a approfondi.

À court terme, elle entend travailler à la formation d’une branche nord-côtière de l’organisme À voix égales qui mène diverses actions pour inciter les femmes à se lancer en politique. Les héritières du suffrage étant l’une d’entre elles.

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