Les «vraies» alouettes de Johnny Stea de retour sur les tablettes

Par Éditions Nordiques 10 janvier 2017
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Mathieu Blouin et Josée Beaudin ont repris la production de «vraies» alouettes.

Souvent imité, jamais égalé selon plusieurs, un couple de Sept-Îles redémarre la production de «vraies» alouettes, cette charcuterie au mélange d’épices secrètes inventée par Johnny Stea et sa femme Lucie il y a plusieurs années. Deux ans après la fermeture de l’usine de la rue Gamache, force est de constater que les Septiliens se sont ennuyés de ce «produit du terroir».

La production des alouettes a cessé en septembre 2014 quand le couple Stea a décidé de prendre une retraite bien méritée. La boucherie du bas de la ville avait cessé ses activités quelque temps auparavant. «Je travaillais proche de là (l’usine) et j’ai toujours été un gros client de M. Stea. Quand j’ai vu la pancarte à vendre, j’y ai pensé», a expliqué Mathieu Blouin qui redémarre la production avec sa conjointe Josée Beaudin.

Surpris que personne n’ait racheté l’entreprise, M. Blouin a entrepris des discussions avec Johnny Stea. «On a parlé, après on est parti sur un plan d’affaires et on s’embarque dans l’aventure», mentionne-t-il. L’achat de l’usine a été officialisé le 20 décembre et la production a repris vendredi. Seule l’usine redémarre ses activités. Le couple n’a pas racheté la boucherie du bas de la ville. La réouverture de l’usine amène la création de six emplois, dont certains anciens employés.

Des demandes jusqu’au Labrador

Présentement, seules les alouettes au bœuf sont en production. Ils seront en vente dès la fin du mois dans les épiceries de Sept-Îles et sur place, où un comptoir sera aménagé. La production d’alouettes au poulet, de saucisses et d’escalope de porc suivra. À la fin de sa carrière, les produits de M. Stea étaient distribués partout sur la Côte-Nord et ne suffisaient pas à la demande à Chicoutimi.

Si le couple commence à distribuer exclusivement à Sept-Îles, la demande n’a pas tardé à se manifester. «Même le Labrador nous a contactés ce matin. Je ne peux pas répondre à la demande. On n’a pas besoin d’approcher personne. Les gens viennent à nous! La demande est énorme», s’étonne Josée Beaudin. «C’est un produit de Sept-Îles. C’est un produit du terroir!», n’hésite-t-elle pas à ajouter.

«On se demandait pourquoi il n’y avait personne qui l’avait approché pour le racheter», a expliqué Mme Beaudin. M. Stea semble toutefois avoir mûrement réfléchi à qui vendre ses recettes. «En partant comme homme d’affaires, j’avais une vision, mais en retour je n’ai jamais fait ça. À la fin, quand tous les papiers étaient signés, il m’a dit que beaucoup de monde voulait l’avoir, mais que c’est à nous qu’il vendait», raconte Mathieu Blouin.

Ne pas vendre à n’importe qui

Selon Mme Beaudin, un lien de confiance s’est créé entre les deux couples depuis deux ans. «Il le dit lui-même qu’il n’aurait pas vendu à n’importe qui», affirme-t-elle. Novice en affaires, Mathieu Blouin est diplômé en finance et a fait carrière dans les Forces armées canadiennes, tout comme sa conjointe.

Le projet du couple a été long à démarrer puisqu’ils ne savaient pas à quelle porte cogner. Ils n’ont cependant pas eu de difficultés à obtenir du financement de la MRC de Sept-Rivières et de la SADC Côte-Nord, puisque les gens autour de la table connaissaient le produit et le lien d’attachement de la population à celui-ci. Mathieu Blouin et Josée Beaudin ont des projets pour l’avenir. «C’est sûr qu’il va y avoir une expansion. Soit de développer l’alouette le plus possible au Québec ou faire de nouveaux produits», explique-t-il.

Et pourquoi c’est si populaire des alouettes? «Le goût! C’est terrible! Le secret, c’est le mélange d’épices», lance Josée Beaudin. «Il faut dire que M. Stea prend de la très bonne viande. Son mantra, que j’ai adopté, c’était que si mes enfants n’en mangeaient pas, je ne le servirais pas à des étrangers», a précisé Mathieu Blouin.