Bien des incohérences, selon Marilène Gill

Par Éditions Nordiques 4 novembre 2016
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« C’est une question d’égalité entre homme et femme. On ne souhaite pas que les femmes soient pénalisées pour leur grossesse. Il faut distinguer les deux, le congé de maternité et l’assurance-emploi », affirme la députée de Manicouagan, Marilène Gill.

(LE MANIC) Le Bloc québécois vient de déposer un projet de loi pour faire cesser les incohérences de l’assurance-emploi au regard des congés de maternité qui pénalisent les mères.

Par Karine Boivin Forcier

«C’est une question d’égalité entre homme et femme. On ne souhaite pas que les femmes soient pénalisées pour leur grossesse. Il faut distinguer les deux, le congé de maternité et l’assurance-emploi», affirme la députée de Manicouagan, Marilène Gill.

Actuellement, la loi prévoit le calcul des prestations selon les 52 semaines précédant la demande. Ainsi, les mères qui se sont prévalues de leur congé de maternité et parental n’ont pas assez d’heures accumulées à leur retour pour être admissibles au régime d’assurance-emploi.

«C’est comme si elles n’avaient pas d’heures. […] Il ne faut pas qu’une femme puisse être pénalisée parce qu’elle a eu une malchance qui n’est pas en lien avec sa grossesse ou son congé de maternité», souligne Mme Gill, qui précise que les incohérences touchent toutes les sections du programme (perte d’emploi, maladie, compassion).

Pénalisées au Québec

Selon le Bloc québécois, les femmes québécoises seraient particulièrement pénalisées, puisque le régime québécois d’assurance parentale prévoit jusqu’à 50 semaines de prestations pour le régime de base, par rapport à 40 au fédéral.

Le parti estime également que la générosité du régime fait en sorte que les Québécoises sont 14 % plus nombreuses à se prévaloir de leur congé de maternité et que celui-ci dure en moyenne six semaines de plus que celui des Canadiennes.

Des cas d’exception ont toujours été prévus dans la Loi sur l’assurance-emploi, notamment pour les détenus et les personnes malades ou blessées. Dans ces cas, la période de référence a été doublée, allant jusqu’à 104 semaines.

Les personnes incapables de travailler «par suite d’une grossesse», mais seulement pour les cas de retrait préventif, sont également protégées par ces mesures. Le Bloc québécois demande que les congés de maternité soient aussi inclus dans la définition de « par suite d’une grossesse ».

«Plusieurs femmes nous sont arrivées avec ces situations-là. Elles nous ont sensibilisées sur ce sujet. Ça vient de la base», conclut la députée, qui croit que le projet de loi a de bonnes chances d’être adopté.

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