La certification FSC d’Arbec non renouvelée

Par Éditions Nordiques 27 juillet 2016
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Produits Forestiers Arbec, propriétaire avec le Groupe Rémabec de la scierie de Port-Cartier, a perdu le 14 juillet sa certification Forest Stewardship Council (FSC) pour ses parterres de coupe de bois de la Côte-Nord et du nord-est du Saguenay. L’entreprise n’a pu s’entendre avec les communautés innues de Uashat mak Mani-Utenam et Pessamit.

En avril 2015, FSC avait suspendu la certification de Produits Forestiers Arbec, afin que l’entreprise obtienne le consentement des deux communautés innues, puisque l’entreprise récolte le bois sur leur territoire traditionnel, le Nitassinan.

À ce moment, le Conseil des Innus de Pessamit affirmait qu’Arbec n’avait pas renouvelé son entente de consentement avant la date d’échéance. «La société Arbec opère sur notre territoire ancestral (Nitassinan) depuis plus de 25 ans sans vraiment prendre le temps de nous rencontrer à moins qu’il y ait urgence», expliquait alors le chef de Pessamit, René Simon.

Du côté de FSC Canada, la directrice régionale Est du Canada, Élaine Marchand, précise que ce n’est pas son organisation qui prend la décision de suspendre ou retirer une certification. FSC s’appuie sur les rapports d’audit d’une firme, dans ce cas-ci SAI Global.

Non-conformité majeure

Selon Mme Marchand, les rapports d’audit de la firme font état d’une «non-conformité majeure» concernant une «problématique de consentement» avec les communautés autochtones de Uashat mak Mani-Utenam et Pessamit. Le «manque d’occasions de retombées économiques à long terme» et des retombées économiques actuelles jugées «insuffisantes» font partie des points en litige entre les Innus et Arbec. «SAI Global a constaté que Arbec ne pouvait remplir les exigences», a expliqué Élaine Marchand.

La directrice régionale explique que la norme FSC boréale que devait respecter Arbec comporte 202 indicateurs. «Il n’y a jamais personne qui rencontre les normes à 100%», précise Élaine Marchand. La firme d’audit effectue des évaluations annuelles, mais tous les cinq ans, la certification est réévaluée point par point.

Si Arbec souhaite ravoir sa certification, elle peut «réappliquer n’importe quand, mais refaire le processus depuis le début, c’est à eux de voir les avantages que ça leur apporte», explique Mme Marchand qui précise que la certification «est une démarche volontaire». La certification à un coût annuel pour l’entreprise qui est très variable d’une entreprise à l’autre.

Quel impact?

Quel impact pourrait avoir la perte de cette certification? «Ça dépend de leur client. Certains clients exigent cette certification-là», explique Élaine Marhcand. Cette exigence est cependant plus présente dans le marché des pâtes et papiers que celui du bois d’œuvre. C’est le cas lorsque Produits Forestiers Résolu a perdu sa certification en 2014. Des clients comme Kimberly-Clark et Best Buy avaient alors décidé de se tourner vers d’autres fournisseurs, explique Élaine Marchand. Cependant, la perte de la certification peut avoir un impact sur «l’image corporative» de l’entreprise, ajoute-t-elle.

Produits Forestiers Arbec et le Groupe Rémabec n’ont pas commenté. La certification FSC est une norme internationalement reconnue et qui certifie qu’une entreprise forestière respecte, par exemple, la régénérescence de la forêt, l’impact sur l’écosystème ou les droits autochtones.

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