Un Nord-Côtier se rendra au Pôle Nord

Par Éditions Nordiques 13 juillet 2016
Temps de lecture :

Claude Morency au Pôle Nord en 2014 devant le navire Louis-Saint-Laurent de la Garde côtière.

Le 3 août prochain, le Blanc-Sablonnais Claude Morency se rendra en avion en Norvège où un bateau l’attend. Il ne s’agit pas d’un navire de croisière pour visiter les magnifiques fjords scandinaves, mais plutôt d’un navire scientifique qui mettra le cap pour le Pôle Nord!

Du 5 août au 20 septembre, Claude Morency sera membre d’équipage du navire Louis-Saint-Laurent de la Garde côtière canadienne à titre d’officier de santé en compagnie du brise-glace suédois Oden pour six semaines d’études scientifiques dans l’océan Arctique. Son huitième voyage dans le cercle polaire.

Natif de Blanc-Sablon, l’homme de 58 ans est revenu dans sa région dans les années 1980, diplôme d’infirmier en main, pour travailler dans les dispensaires de la Basse-Côte-Nord. «Dans un dispensaire, il faut avoir des compétences en rôle élargi», explique M. Morency. Ce dernier agit un peu comme un superinfirmier puisque le médecin ne visite le dispensaire qu’aux deux semaines. Ses expériences d’infirmier clinicien en région éloignée sont un précieux atout pour «réagir rapidement» afin d’assurer la santé de 70 membres d’équipage d’un navire au beau milieu de l’arctique.

Le goût de l’aventure

«J’aime l’éloignement, la nature et j’ai le goût de l’aventure. J’ai appris d’une collègue que la Garde côtière cherchait souvent des infirmiers bilingues et compétents pour leurs missions», raconte Claude Morency. C’est ainsi qu’il est engagé en 2006 pour accompagner les médecins à bord des missions estivales dans l’arctique de la Garde côtière.

Claude Morency a su il y a trois mois qu’il atteindrait pour la deuxième fois le Pôle Nord, après une mission en 2014, dans le cadre de la seconde partie d’une mission scientifique de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNLOS). «On retourne pour compléter les données sur les fonds marins», explique-t-il. La mission consistera à prendre des relevés bathymétriques et sismiques afin de déterminer si une partie du pôle appartient au Canada ou à la Russie «dans l’espoir d’en réclamer la souveraineté».

La mission débutera le 5 août à Tromso en Norvège où l’équipage du Louis-Saint-Laurent et de l’Oden entameront un voyage menant directement au Pôle Nord. La mission se rendra ensuite dans la mer de Beaufort pour prendre fin à Kugluktuk, au Nunavut, en septembre pour un changement d’équipage.

Être «sur le dessus du monde»

Comment on se sent au Pôle Nord? «On s’en va sur le dessus du monde! T’es sur la terre au complet. Tout le monde est en dessous de toi. C’est un sentiment incroyable», raconte Claude Morency. Lorsque la garde côtière atteint le pôle, un arrêt est prévu pour savourer le moment. Une partie de hockey avait d’ailleurs eu lieu sur la banquise lors du premier voyage de M. Morency en 2014.

Ce dernier explique qu’un sentiment d’euphorie s’empare du navire lorsqu’une mission atteint le pôle. «C’est presque impossible à décrire. C’est une euphorie terrible. C’est de quoi de grandiose. Je trouve à vivre de grandes émotions», explique Claude Morency. En plus de ce sentiment indescriptible, M. Morency est tombé en amour avec la beauté de l’Arctique. «C’est une immensité de glace sans fin. Quand tu marches le matin sur le pont avec ton café, tu respires et l’air, c’est un air d’une pureté incroyable», décrit-il.

Réchauffement climatique

À son huitième voyage dans l’Arctique en 10 ans, Claude Morency a pu voir de ses yeux les effets du réchauffement climatique. «On voit que le retrait des glaces se fait un peu plus hâtif chaque année. On voit maintenant le haut des montagnes qui étaient auparavant glacées. On voit le retrait des glaciers dans les fjords», explique-t-il. Après avoir atteint le Pôle Nord deux fois, est-ce que le Pôle Sud est dans la mire de Claude Morency? «C’est un but que je regarde attentivement», répond-il sans hésiter.

Partager cet article