Économie régionale: Ne pas être «jovialiste», mais «optimiste» face à une reprise

Par Éditions Nordiques 11 mai 2016
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Le président du Conseil du patronat du Québec, Yves-Thomas Dorval.

Le président du Conseil du patronat du Québec, Yves-Thomas Dorval, voit poindre un «cycle plus intéressant» pour les matières premières. Face à une certaine reprise de l’activité économique régionale, il invite les entrepreneurs à «ne pas être jovialistes, mais optimistes», mais en mettant «les ingrédients nécessaires pour saisir les opportunités».

De passage à Sept-Îles dernièrement pour lancer la campagne Prospérité.Québec, le Nord-Côtier a profité de la présence du président du Conseil du patronat du Québec Yves-Thomas Dorval pour discuter de l’économie régionale.

Le contexte a beaucoup changé depuis sa dernière conférence devant les membres de la Chambre de commerce de Sept-Îles, il y a quatre ans. «La différence fondamentale, c’est qu’il y avait une demande énorme, notamment de la Chine, pour les matières premières, donc la région roulait à plein régime, comme on dit», remarque M. Dorval. À ce moment, les enjeux tournaient autour de la persévérance scolaire, «pour ne pas avoir les jeunes partir de l’école et aller travailler rapidement», le fly-in/fly-out et «comment les services publics pouvaient se préparer à accepter la demande grandissante».

Le cycle baissier qu’ont connu les matières premières, et donc l’économie régionale, a changé «beaucoup la perspective». S’il voit venir un «cycle plus intéressant» et que «les ressources naturelles vont demeurer pour la Côte-Nord le fer de lance, le moteur» de l’économie régionale, le président du Conseil du patronat croit que le moment est idéal pour développer davantage le tissu entrepreneurial.

«Il faut davantage développer notre propre capacité interne et ne pas dépendre des autres, mais on a besoin de conditions pour ça. C’est là que les gouvernements sont très importants au niveau des infrastructures, au niveau de la fiscalité et au niveau des politiques», comme la Stratégie maritime et le Plan Nord. «Il ne faut pas être jovialiste, il faut juste être optimiste», mais «mettre les ingrédients nécessaires pour saisir les opportunités», avertit Yves-Thomas Dorval.

Le goût d’entreprendre

Le président du Conseil du patronat croit que l’entrepreneuriat peut se développer autant dans la région, qu’ailleurs au Québec. Il donne en exemple Alain Bouchard qui, né à Chicoutimi, a vécu une partie de sa vie sur la Côte-Nord avant de devenir milliardaire et chef de la direction de la multinationale Alimentation Couche-Tard.

«Il n’y a pas de raisons pourquoi il n’y en a pas d’autres qui peuvent faire ça ici. Il y a de la créativité. Il y a du génie. On a accès à des ressources naturelles. Comment on peut en faire davantage? Principalement, il faut avoir le goût d’entreprendre», explique M. Dorval.

Ce dernier explique que l’innovation est aussi très importante, autant pour la grande entreprise que la petite. «Un restaurateur, comme la famille Range (Blanc Bistro), ils sont obligés d’innover s’ils veulent attirer une clientèle, sinon elle va se fatiguer et aller ailleurs. C’est la même chose pour la grande entreprise», a illustré Yves-Thomas Dorval.

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