L’égalité femme-homme est loin d’être acquise sur la Côte-Nord

Par Éditions Nordiques 8 mars 2016
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L’égalité des sexes est loin d’être acquise au Québec, mais aussi sur la Côte-Nord, révèle le Portrait statistique Égalité femmes hommes, que vient de publier le Conseil du statut de la femme (CSF).

Par Charlotte Paquet

Dans un document de près de 80 pages, l’organisme offre un regard sur l’égalité des hommes et des femmes de la région et aussi par rapport à la situation au Québec. Huit thèmes sont abordés. Depuis 1986, le CSF publie des portraits socioéconomiques abordant différents aspects de la vie des femmes de chacune des régions du Québec.

Côté démographie, les femmes sont moins nombreuses que les hommes en région. C’est le cas principalement chez les jeunes de 25 à 35 ans. Il s’agit d’ailleurs d’une catégorie d’âge qui se démarque pour son exode. De plus, les femmes vivant seules sont peu nombreuses. Leur proportion est l’une des plus bases à cet égard au Québec.

S’il y a un aspect où l’égalité est présente entre les hommes et les femmes de la Côte-Nord, c’est bien au chapitre de l’obtention d’un diplôme. Dans les deux cas, les taux se situent dans les 67 %, tandis qu’ils oscillent à près 78 % pour les Québécoises et les Québécois. Les Nord-Côtières sont cependant plus nombreuses que les Nord-Côtiers à détenir un diplôme d’études collégiales (18 % contre 14 %) et un diplôme universitaire (10,7 % contre 7,6 %). Au Québec, 19,1 % des femmes et 18 % des hommes possèdent un diplôme universitaire.

L’emploi

« En règle générale, les femmes doivent s’instruire davantage que les hommes pour obtenir un taux d’emploi comparable », précise le Conseil du statut de la femme dans son portrait. Le taux d’emploi des femmes sans diplôme se situe à 40,1 %, ce qui est passablement inférieur à celui des hommes dans la même situation, soit 48,7 %.

Ce qui ressort du portrait socioéconomique, c’est également le fait que plus d’hommes (71,1 %) que de femmes (61,3 %) occupent un emploi stable sur la Côte-Nord. Les femmes sont davantage représentées que les hommes dans les postes à temps partiel, soit 13,2 % par rapport à 8,5 %. Enfin, le taux de femmes hors du marché du travail demeure encore et toujours plus élevé que celui des hommes. « Or, le travail constitue la base de l’autonomie économique des femmes. La précarité et l’absence de travail les rendent dépendants de leur conjoint, de sorte qu’une séparation peut avoir des conséquences importantes sur leur situation financière », écrit le CSF.

Sur la Côte-Nord, les femmes ne gagnent que 59 % du revenu médian d’emploi des hommes. Il s’agit de l’écart de revenu selon le sexe le plus important au Québec. C’est chez les femmes de 45 à 54 ans où la disparité est la plus grande avec un écart de près de 31 000 $ annuellement. Dans l’ensemble du Québec, la différence n’est que de 11 764 $.

Enfin, parmi les nombreuses autres données colligées, mentionnons le fait que les Nord-Côtières adultes affichent un taux de victimisation de 1 865 par 100 000 pendant qu’il se situe à 958 par 100 000 chez les Québécoises. Dans la région, les femmes sont aussi proportionnellement plus nombreuses que les Québécoises à être victimes de violence conjugale.

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