Gaz naturel: L’idée du gazoduc relancée

Par Éditions Nordiques 3 mars 2016
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Abandonnée il y a quelques années, l’idée d’acheminer le gaz naturel sur la Côte-Nord par gazoduc est relancée par la Coalition Plein gaz au Nord et Développement économique Sept-Îles (DÉSI). Ceux-ci observent attentivement l’intention du gouvernement fédéral de Justin Trudeau d’investir massivement dans les infrastructures pour relancer l’économie du pays.

Le projet d’un gazoduc alimenté par Gaz Métro avait été annulé il y a quelques années, entre autres parce que le gouvernement provincial ne voulait pas investir dans cette infrastructure. Cependant, l’arrivée au pouvoir du Parti libéral à Ottawa et sa promesse d’investir des milliards de dollars additionnels dans les infrastructures dans les dix prochaines années fait en sorte que le projet refait surface.

«C’est quelque chose qu’on est en train d’observer attentivement. On regarde s’il n’y aurait pas moyen de relancer ça», a affirmé Russel Tremblay, directeur adjoint chez DÉSI et porte-parole de la Coalition Plein gaz au Nord. «C’est structurant comme investissement. Ce n’est pas juste pour aider ArcelorMittal, Alouette… C’est pour faire la transformation des ressources. Là, on parle d’un investissement majeur pour le Canada», continue-t-il.

M. Tremblay croit que le milieu économique régional pourrait convaincre le gouvernement Trudeau d’injecter de l’argent dans le prolongement du gazoduc puisque cela permettrait de transformer les ressources naturelles extraites ici et que cela cadre dans leur objectif de relancer l’économie canadienne.

«Voir Sept-Îles devenir un complexe sidérurgique de classe mondial dans les prochaines décennies, ça prend tout son sens, mais pour ça, ça prend du gaz naturel et au même prix qu’au Sud. On pourrait devenir le prochain Sudbury et c’est de la façon dont on le vend auprès des différents paliers de gouvernement», explique Russel Tremblay.

Ce dernier affirme qu’un gazoduc serait «complémentaire» aux autres projets de gaz naturel liquéfié (GNL) présentement en branle, puisque même si le tuyau se rend jusqu’à Sept-Îles, il faut transporter cette source d’énergie dans la fosse du Labrador et que c’est sous forme liquide que les camions miniers et les locomotives sont propulsés en gaz naturel.

«On est la seule région au Québec, et probablement au Canada, que si on avait le gaz naturel, à un prix qui soit compétitif, on serait sexy à l’échelle mondiale pour attirer les aciéristes de ce monde»

Transformer l’économie de la région

La disponibilité du gaz naturel dans la région permettrait de «transformer notre économique», soutient Russel Tremblay, directeur adjoint chez Développement économique Sept-Îles (DÉSI) et porte-parole de la Coalition Plein gaz au Nord. Cette source d’énergie rendrait les usines de bouletage plus rentable, mais surtout, permettrait d’attirer des aciéries.

«On est la seule région au Québec, et probablement au Canada, que si on avait le gaz naturel, à un prix qui soit compétitif, on serait sexy à l’échelle mondiale pour attirer les aciéristes de ce monde», mentionne M. Tremblay. Selon ce dernier, il est «impossible» pour un aciériste d’envisager produire de l’acier avec du mazout lourd, la forme d’énergie disponible présentement dans la région. Et pour ce qui est du charbon, c’est forme d’énergie est considérée comme trop polluante.

«Le meilleur rapport énergétique et impact sur l’environnement, c’est le gaz naturel. C’est techniquement moins cher et dans le processus de transformation de l’acier, ça prend des molécules de carbone. Oui, tu le prends pour brûler, mais tu le prends aussi pour faire ton acier», a expliqué le directeur adjoint chez DÉSI. «C’est un ensemble de facteurs qui fait en sorte que c’est vraiment important (le gaz naturel). C’est une condition sine qua non», continue-t-il.

Projets sur la table

Gaz Métro souhaite toujours desservir la région en gaz naturel liquéfié (GNL) par camion. Cependant, ce moyen de transport n’est pas rentable selon Russel Tremblay. «Dans n’importe quelle industrie, quand tu dépasses une certaine distance, le camion est toujours le plus cher comparativement au train ou au bateau. T’arrives à un prix que ça ne donnera strictement rien pour faire de la transformation», a-t-il expliqué. De plus, le but de la Coalition Plein gaz au Nord a «toujours été de décharger la 138».

De son côté, le projet d’usine de liquéfaction de gaz à Bécancour, Stolt LNgaz, est sur la glace. Tugliq et Pétrolia avec le projet d’exploitation du gisement Bourque en Gaspésie avec une usine de liquéfaction flottante sont «les seuls qui sont encore très actifs».

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