Climat de travail: Les employés de métier d’Hydro-Québec débrayent

Par Éditions Nordiques 23 février 2016
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Martine Lapierre, conseillère en relations avec le milieu chez Hydro-Québec région Manicouagan.

Plusieurs employés de métier d’Hydro-Québec de Baie-Comeau,  Forestville,  Sept-Îles et Havre-Saint-Pierre ont débrayé illégalement, lundi, afin de dénoncer le climat de tension et de menace qui plane à la centrale de Manic-5.

Par Charlotte Paquet

Sous un mercure qui avoisinait les – 25 degrés Celsius avec les vents, près d’une centaine de travailleurs de Baie-Comeau se sont massés près du centre administratif d’Hydro-Québec, boulevard Comeau, avant d’interpeller leurs officiers syndicaux pour les mettre au parfum de la situation.

À son arrivée vers 10 h, le président Michel Martin a été accueilli avec une pétition signée par les travailleurs. Après la lecture du texte, il a rappelé à ses membres que cette manifestation demeurait un geste illégal, mais a rapidement ajouté : « Ça va brasser aujourd’hui. On vous appuie les gars. »

En somme, les signataires demandent à leur employeur de cesser tout comportement susceptible de détruire les relations de travail. Malgré la paix sociale qu’ils ont depuis décembre 2013, ils dénoncent les attaques continuelles des gestionnaires à l’égard de leur convention collective. Tout ça vient miner sérieusement le climat de travail, précisent-ils.

Une suite au dossier

On se souviendra qu’il y a quelques semaines, Hydro-Québec a suspendu trois travailleurs de Manic-5 pour harcèlement, deux pour une période d’une journée et le troisième pour deux semaines. La décision de l’employeur de rappeler au travail un employé possédant sept mois d’ancienneté, pendant que d’autres ayant jusqu’à quatre ans de service restaient en chômage, a mis le feu aux poudres. Des paroles ont été dites, mais le syndicat maintient qu’il ne s’agit pas de harcèlement.

Le climat de travail serait encore plus difficile depuis un mois. « On est en 2016, mais ce qui se passe, on voyait ça dans les années 70 et 80 », a dénoncé l’un des manifestants, pendant qu’un autre criait au non-respect de la convention collective et à la remise en question d’acquis de longue date.

« On a eu des réunions avec un pseudo-spécialiste pour améliorer les relations de travail, mais ç’a empiré depuis», a laissé tomber un autre travailleur.

Se faire appeler à 4 h du matin pour apprendre qu’on est convoqué à une rencontre en matinée ou encore se faire offrir de se battre par un contremaître à Manic-5, voilà deux des exemples de situations inacceptables identifiées par Michel Martin.

Les parties discutent

Les membres de l’exécutif syndical et le directeur régional d’Hydro-Québec dans Manicouagan, Gilles Lemieux, ont eu une longue rencontre dans l’après-midi de lundi afin de tenter d’éclaircir des choses et de trouver des solutions. Pendant ce temps-là, à l’extérieur, des travailleurs poursuivaient leur action.

« Il y a effectivement une situation difficile à Manic-5. La politique tolérance zéro (harcèlement) s’applique à tous les employés, qu’ils soient cadres ou syndiqués, et la direction s’occupe de toutes les situations portées à son attention »,  a précisé la porte-parole de la société d’État, Julie Dubé.

Dès lundi, Hydro-Québec a entrepris des démarches auprès du Tribunal administratif du Québec afin d’assurer les services essentiels à ses centrales dès mardi matin, au cas où le débrayage devait se prolonger. Au moment d’aller sous presse, le journal Le Manic ignorait toujours la suite des choses.

Par contre, ce qui est sûr, c’est que les travailleurs ayant participé au débrayage illégal écoperont  de mesures disciplinaires qui iront en gradation, selon qu’il s’agisse d’une première fois ou non.

 

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