Débâcle du marché du fer : Dégâts limités au Port de Sept-Îles

Par Fanny Lévesque 19 janvier 2016
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Des minéraliers dans la baie de Sept-Îles.

Malgré la débâcle du marché du fer, le Port de Sept-Îles parvient à s’en tirer avec une faible baisse de son tonnage en 2015. L’arrêt des activités de Cliffs Natural Resources fait en effet moins mal que prévu, avec l’accroissement de la production de Rio Tinto IOC et le renforcement de la présence de Tata Steel Minerals Canada.

«Somme toute, l’impact au niveau des volumes a quand même été raisonnable», s’est réjoui le président-directeur général du Port de Sept-Îles, Pierre D. Gagnon. Le Port a fermé l’année 2015 avec un volume d’activités de 22,7 millions de tonnes, à peine un peu plus d’un million de tonnes de moins qu’en 2014. L’an dernier, le Port avait manutentionné 23,8 millions de tonnes.

Le Port a néanmoins dû jongler avec 7 millions de tonnes de moins en 2015, avec la fin complète des opérations de Cliffs Natural Resources à Wabush et Fermont. Rio Tinto IOC et Tata Steel sont cependant venus changer la donne. IOC a notamment augmenté ses expéditions de 24% pour atteindre 17,8 millions de tonnes, soit 3,1 millions de tonnes de plus qu’en 2014.

La fin des travaux au site minier DSO de Tata Steel Minerals Canada à Schefferville a pour sa part permis à la minière de littéralement faire bondir sa production de 73 000 tonnes en 2014 à 2,3 millions de tonnes, l’année suivante. «Tata Steel est devenu un expéditeur d’importance pour le Port en occupant 10% du volume annuel», a confirmé M. Gagnon.

Pour le Port de Sept-Îles, l’année a été à l’image de l’industrie, avec les cycles qu’on lui connait. «C’est ça le monde minier : parfois tu vois la fin d’un site, mais tu assistes à la renaissance d’un autre. 2015, c’est le reflet de ce qui se passe dans les mines», a illustré le président-directeur général. En entrevue au Journal en juin, le PDG estimait que le volume d’activités oscillerait autour de 20 millions de tonnes.

Horizon 2016

Le Port anticipe que Rio Tinto IOC et Tata Steel Minerals Canada pourront maintenir leur cadence ce qui permet à l’organisation d’envisager un volume d’environ 25 millions de tonnes pour 2016. Par contre, le Port n’entrevoit pas la mise en exploitation de nouveaux gisements, même dans le contexte où Champion Iron Limited tente de mettre la main sur la mine du lac Bloom.

Le Port de Sept-Îles voit cependant d’un bon œil la transaction de 10,5 millions $, qui doit être approuvé par la Cour supérieure, rappelant que Champion est l’un des partenaires privés du quai multiusager. «Dans l’intérêt de la région, d’avoir une entreprise qui veut se positionner pour redémarrer la mine, c’est le meilleur scénario. Il ne faut pas rester à la merci d’une situation qui pourrait perdurer», indique-t-il.

Inaugurer le quai multiusager

C’est aussi en 2016 que le Port entend expédier ses premières tonnes de fer de son quai multiusager, livré en octobre dernier aux coûts de 220 millions $. Il y a fort à parier que Tata Steel sera le premier à l’emprunter, lui qui expédie depuis les installations de Rio Tinto IOC le temps que le quai soit accessible.

L’arrivée d’un nouveau propriétaire sur la Pointe-Noire, possiblement le gouvernement du Québec qui tente d’acquérir les actifs de Cliffs, faciliterait le développement du secteur. «La Pointe-Noire, c’est le tremplin pour l’expédition des ressources ferreuses de la fosse du Labrador et le quai multiusager, c’est la clé du futur pour permettre au marché de croitre», assure Pierre D. Gagnon.

Le Port souhaite enfin que Sept-Îles soit désignée zone industrialo-portuaire, comme Port-Cartier, dans le cadre de la Stratégie maritime du gouvernement. Le potentiel du quai de la Pointe-aux-Basques près d’IOC sera aussi évalué pour augmenter la réception de marchandise à destination du Nord et ainsi réduire l’achalandage sur les routes 138 et 389.

 

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