Mine du lac Bloom: Des créanciers pourraient toucher 1,5 cent du dollar

Par Fanny Lévesque 14 janvier 2016
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Un groupe de huit créanciers s’opposent à la vente de la mine du lac Bloom à Champion Iron Limited pour la somme de 10,5 millions $. Selon eux, la transaction, qui devra être approuvée par la Cour supérieure, aurait un «effet désastreux» sur l’ensemble des créanciers du site minier de Fermont.

Le processus de vente de la mine «s’est soldé par un échec relativement à leur intérêt (des créanciers)», peut-on lire dans la requête du Groupe UNNU-EBC, appuyée par les contestataires. À elle seule, l’entreprise en construction de L’Ancienne-Lorette réclame 52 millions $ à Cliffs, dont 31 millions $ en réclamations garanties pour des travaux réalisés non payés.

Le groupe évalue, à la lumière du dernier rapport du contrôleur, que «dans le meilleur des scénarios», les créanciers disposant d’une hypothèque légale pourraient toucher trois pour cent de leurs créances garanties, tandis que les créanciers chirographaires ne recevraient que 1,5 cent du dollar de réclamation.

La vente au prix offert n’offrirait non plus selon le groupe, «aucun avantage ou bénéfice» comparativement à la faillite, qui permettrait de «protéger les intérêts de la masse des créanciers» le temps que le marché du fer se redresse. EBC a déjà mandaté PricewaterhouseCoopers à titre de conseiller financier et propose que la Cour le nomme syndic de faillite, si la solution des créanciers est retenue.

Le groupe d’entreprises contestataires préconise notamment la mise en veilleuse de la mine pendant 24 mois, tout comme l’envisage aussi Champion, ce qui offrirait «une opportunité potentiellement plus avantageuse pour la vente» que l’offre actuellement sur la table.

Difficile pour l’heure de chiffrer la dette de Cliffs Natural Resources au lac Bloom puisque la date butoir du dépôt des preuves de réclamation pour l’ensemble des créanciers était fixée au 18 décembre. Selon nos informations, la créance s’élèverait facilement au-delà d’un milliard de dollars.

La Cour supérieure devait entendre mercredi à Montréal la proposition pour la vente de la mine, mais les procédures ont été reportées devant l’objection de certains créanciers. Toute l’affaire pourrait connaître son dénouement d’ici la fin janvier à moins qu’un délai supplémentaire ne soit accordé.

Il y a un an, Cliffs Natural Resources plaçait ses entités de la mine du lac Bloom sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers.

 

 

 

 

 

 

 

 

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