La folie de Johanie Les Biscuits

Par Fanny Lévesque 15 janvier 2016
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Les jolies créations sucrées de la Septilienne Johanie Vigneault, alias Johanie Les Biscuits, font fureur. À 25 ans seulement, le départ fulgurant du parcours atypique de cette jeune actuaire de métier a déjà de quoi inspirer la nouvelle génération d’entrepreneurs.

«J’ai été la première surprise par ce qui se passait», raconte la Septilienne, assise à la table de cuisine de chez ses parents, où elle est venue se poser quelque temps, refaire le plein d’énergie durant les fêtes. «La première journée, j’avais déjà 500 likes (sur ma page Facebook) et plein de commandes. C’est vraiment parti super vite».

«Super vite», c’est le cas de le dire. La jeune pâtissière a fait le saut pour le vrai en septembre dernier, en lançant son site Internet et sa page Facebook. «Je me suis retrouvée à faire des biscuits 24 heures sur 24», assure-t-elle, affirmant avoir cuisiné pas moins de 3000 de ses petites douceurs en à peine trois mois.

Rien d’ordinaire

Mais le court tracé de Johanie Vigneault n’a rien d’ordinaire. Douée pour les études, elle choisit d’entamer un baccalauréat en actuariat à l’Université Concordia en 2010.  «Au bac, j’ai eu une grosse remise en question», confie celle qui a aussi toujours cultivé une grande passion pour les arts et l’artisanat.

«J’étais bonne à l’école, alors je le faisais (mon bac), je ne savais pas trop pourquoi, mais je sentais que c’était ce qu’il fallait que je fasse. Sauf que ma façon de penser a vraiment éclaté à cette époque. Je me suis dit, je pense que je ne suis pas obligée de faire ça, je pense que j’ai le droit d’essayer autre chose», explique avec sagesse la vingtenaire.

C’est ce qu’elle a fait. Son diplôme en poche, l’actuaire, attirée par l’événementiel, s’est mise à courir les salons de la mariée. «Je ramassais les cartes d’affaires de tout le monde et j’envoyais des courriels», se souvient-elle. Quelques mois après, une fleuriste l’a jointe pour lui offrir du travail. Sans le savoir, elle allait faire connaissance avec son mentor.

«Cette rencontre a changé ma vie, totalement», lance Johanie Vigneault. Sa nouvelle patronne lui a en effet ouvert les portes du milieu de l’événement à Montréal. En peu de temps, l’apprentie multiplie les contacts et les boulots, sans jamais être bien loin de ses biscuits, qu’elle produit sur commande pour des amis ou collègues.

«Au début, je me disais : au pire, il y a juste ma mère et mes tantes qui vont liker mes affaires»

Johanie Les Biscuits

La fin d’un contrat en septembre lui donne enfin le temps de lancer Johanie Les Biscuits, entièrement sur le web. Active sur Facebook, Pinterest et Instagram, l’entrepreneure attribue d’ailleurs une grande partie de son succès instantané à son réseau social élargi. «C’est complètement ça, j’ai fait aucune autre promotion. Je post tout ce que je fais».

«Au début, je me disais : au pire, il y a juste ma mère et mes tantes qui vont liker mes affaires», rigole-t-elle. Mais tout l’automne, ses mignonnes créations se sont retrouvées un peu partout à Montréal et bien en vue dans les pages de publications à grand tirage. Si bien que «sa plus grande fan», sa maman, a dû lui prêter main-forte en décembre.

«Ma mère nous a toujours fait des mégas-gâteaux, confie-t-elle. Ma passion ne sortait pas de nulle part, j’avais déjà vu ça des douilles et du crémage, mettons». Johanie Vigneault s’en tient néanmoins à sa simple recette de biscuit au sucre, qu’elle fait cuire à la dizaine de son petit appartement du Plateau Mont-Royal.

L’artiste ne s’attarde étonnamment qu’environ sept minutes sur chaque biscuit pour décorer le glaçage royal. Leur prix varie entre 3 et 5 dollars, selon les détails demandés. Pour 2016, Johanie Les Biscuits espère mettre le doigt sur un modèle d’affaires rentable, lui permettant aussi de trouver l’équilibre.

Inscrite au certificat en création d’entreprise de HEC Montréal, elle vient d’être repêchée pour le Parcours entrepreneurial Rémi-Marcoux. Elle rêve d’avoir son atelier où diverses formes de création s’entremêleraient. «Je ne sais pas si ça va être les biscuits jusqu’au bout, mais je sais que ma mission sera de faire plaisir aux gens, avec ce que je crée».

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