Port-Cartier: Une surveillance inadéquate mise en cause pour le heurt d’un brise-lames

Par Éditions Nordiques 6 janvier 2016
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Le remorqueur Vachon a heurté un brise-lames, alors qu’il tirait le vraquier Orient Crusader.

Le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) a publié le 5 janvier les conclusions de son enquête sur un accident survenu en septembre 2014 à Port-Cartier, alors qu’un remorqueur a heurté un brise-lames. Une surveillance inadéquate de la position du navire est mise en cause.

Selon le BST, «plusieurs facteurs» ont contribué au heurt d’un brise-lames, le 12 septembre 2014, par le remorqueur Vachon qui tirait, avec le remorqueur Brochu, le vraquier Orient Crusader. En début de soirée, le vraquier a levé l’ancre à environ trois milles marins de Port-Cartier et a commencé à se diriger vers le port. Une heure plus tard, un pilote du Brochu est monté à bord de l’Orient Crusader.

Alors que le vraquier entrait dans le port, à l’aide des deux remorqueurs, et que le pilote naviguait à vue, le navire s’est écarté de la voie recommandée en raison du courant dominant, raconte le BST dans son rapport. Malgré des mesures correctives, celles-ci n’ont pas été suffisantes pour éviter l’accident.

Le manque de surveillance de la part des équipes à la passerelle quand un pilote est à bord est «un problème grave» déjà constaté lors d’enquêtes précédentes du BST.

Le BST en vient à la conclusion que l’équipe à la passerelle de l’Orient Crusader n’a pas saisi les risques liés au fait que le Vachon se rapprochait du brise-lames. «À part le pilote, on ne savait pas très bien qui sur la passerelle surveillait la position du navire. Par conséquent, le capitaine et l’officier de quart ignoraient probablement à quel point le navire avait dévié de la voie recommandée», explique le Bureau.

Le manque de surveillance de la part des équipes à la passerelle quand un pilote est à bord est «un problème grave» déjà constaté lors d’enquêtes précédentes du BST. Lorsqu’il est devenu évident que le Vachon n’éviterait pas le brise-lames, son capitaine a actionné le dispositif de largage de l’amarre de remorquage, mais le dispositif n’a pas fonctionné.

L’enquête a établi que «la compagnie ne mettait pas régulièrement à l’essai le dispositif de largage de l’amarre de remorquage» pour s’assurer qu’il était fonctionnel. De plus, le Vachon ne disposait pas d’un système de gestion de la sécurité (SGS), cependant la réglementation ne l’exigeait pas.

Le BST demande à Transport Canada de mettre en œuvre une réglementation imposant à tous les exploitants de disposer de processus formels de gestion de la sécurité et de superviser ces processus. Le 13 novembre 2015, Transport Canada a envoyé un avis à tous ses inspecteurs et aux organismes reconnus afin de leur rappeler les exigences réglementaires relatives à l’équipement de largage de l’amarre de remorquage.

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