Bleuetière à Pentecôte: Le promoteur répond aux inquiétudes de citoyens

Par Éditions Nordiques 23 Décembre 2015
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Un projet de développement d’une bleuetière dans le secteur Pentecôte a suscité l’inquiétude de citoyens lors de la dernière séance du conseil municipal. Ceux-ci craignaient que les opérations d’aménagement affectent une source d’eau. Le promoteur explique pour sa part que la bleuetière sera située à deux kilomètres de cette source alors que la réglementation permet un minimum de 30 mètres.

Le promoteur jeannois, Bleuets Grenier et fils, compte s’installer à Port-Cartier pour opérer un territoire de 5 500 acres et un autre de 1 500 acres de bleuetière. Une dizaine de travailleurs, dont la moitié vient de Pentecôte, y sont déjà à l’œuvre. L’ancienne administration municipale a adopté une résolution appuyant le projet en juin 2013.

Des citoyens se sont inquiétés des possibles impacts des opérations d’aménagements et l’utilisation future de pesticides sur les eaux de surface d’une source, où ils s’approvisionnent depuis des années. Or, cette source n’a jamais été répertoriée, ni enregistrée par la Ville auprès du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN). Le ministère n’était donc pas au courant que des citoyens s’approvisionnaient en eau près du site projeté de la bleuetière. L’entreprise a obtenu son bail en février après avoir suivi toutes les étapes demandées par les différents ministères impliqués.

Le promoteur, Régis Grenier, explique que les pesticides et herbicides ne pourront affecter les eaux environnantes, puisque les plants de bleuets se trouvent sur une couche de sol indurée, communément appelée «tuf». «Il n’y a pas d’eau, pas de pesticides, qui passe au travers de ça», a mentionné M. Grenier, nouvellement installé à Pentecôte. Une étude de l’Organisme de bassins versants (OBV) de Duplessis est présentement en cours pour vérifier si l’aménagement et l’opération d’une bleuetière auraient un impact réel sur la source d’eau.

Des citoyens ont également dénoncé l’ampleur du déboisement et le fait que le bois soit broyé au sol. Régis Grenier explique qu’une entente est sur le point d’être conclue avec Arbec pour que ce dernier achète le bois commercialisable. Les débris et le bois non commercialisable seront broyés, une pratique répandue dans les bleuetières, puisque l’azote contenu dans les écorces sert d’engrais naturel au rhizome de bleuet. Des bandes d’arbres seront aussi replantés tous les 80 mètres pour servir de «brise vent».

Grands  projets

Les deux territoires en cours d’aménagement à Pointe-aux-Anglais et au lac Pentecôte pourraient permettre une production d’un million de livres de bleuets par année d’ici sept à huit ans. Il s’agit d’une première phase pour Bleuets Grenier et fils. Ceux-ci visent 30 000 acres de bleuetière aux alentours de Port-Cartier sur 10 ans, ce qui en ferait le plus gros producteur sur la Côte-Nord.

L’entreprise souhaite aussi construire éventuellement une usine de congélation sur le territoire de la Ville de Port-Cartier. Il faudra pour cela une production régionale de 8 à 10 millions de livres. En ce moment, 3 millions de livres de bleuets sont produites sur la Côte-Nord.

Le promoteur voit un potentiel très intéressant sur la Côte-Nord, puisque la période de cueillette débute au moment où elle prend fin au Lac-Saint-Jean. Les producteurs peuvent ainsi prolonger leur saison.

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