Le CISSS double son déficit anticipé

Par Éditions Nordiques 16 Décembre 2015
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Le directeur des ressources financières Pierre Boulianne explique que des retards dans la mise en application de la loi 10 ont entraîné une hausse du déficit anticipé.

Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord prévoit un déficit de 6,3 millions de dollars au 31 mars 2016, au lieu des trois millions initialement prévus.

Par Maëlle Besnard

Plusieurs retards dans la mise en place de nouvelles mesures expliquent cette augmentation, selon le directeur des ressources financières, Pierre Boulianne. D’après lui, ces nouvelles mesures concernent principalement l’amélioration de la pertinence des soins, l’abolition des postes de cadres et l’absorption du personnel de l’ancienne Agence de la santé.

L’homme précise que du retard a été pris notamment dans l’abolition des postes de cadres cliniques, comme les chefs d’urgence ou les chefs de blocs opératoire. « À l’origine, quand on a fait nos prévisions en début d’année, on pensait pouvoir abolir ces postes-là beaucoup plus tôt dans l’année. […] Pour abolir ces postes, nous avons des périodes d’avis à donner aux cadres et, pour tous les cadres cliniques, ces avis-là vont permettre d’abolir les postes à compter du 27 janvier 2016, donc, il va rester juste deux mois et demi à l’année financière », argumente-t-il.

Mentionnons que pour chaque poste de cadre, le service des ressources financières dit compter dans son budget au moins 100 000 $.

Depuis  avril 2015, l’entrée en vigueur de la loi 10 a chamboulé le réseau de la santé. Afin de diminuer la bureaucratie, et donc, d’économiser plusieurs millions, le gouvernement a aboli les anciennes agences de la santé pour créer un seul établissement par région. Plusieurs postes de cadres doivent être abolis. Au CISSS de la Côte-Nord, Pierre Boulianne précise que cela représente 60 pertes d’emplois.

Équilibrer le déficit

Le CISSS travaille actuellement sur un plan d’équilibre budgétaire à soumettre au Ministère de la santé. Le directeur des ressources financières insiste bien sur le fait qu’aucun service n’est censé être aboli. « On ne peut pas prendre de mesures qui auraient pour effet de réduire les services à la population. Ce n’est pas compliqué, le ministère de la santé ne les accepterait pas », affirme-t-il.

Pour équilibrer son déficit, le CISSS s’efforce notamment de diminuer ses recours à la main d’œuvre indépendante. On parle de main d’œuvre indépendante lorsque les services de santé travaillent, par exemple, avec des infirmières et des préposés aux bénéficiaires issus d’entreprises privées. Sur la Côte-Nord, la pratique est courante puisqu’il est traditionnellement difficile de recruter du personnel en soins infirmiers.

 Relativiser

Le budget total du CISSS de la Côte-Nord est d’environ 340 millions de dollars. Pierre Boulianne ne manque donc pas de souligner que le déficit anticipé ne représente qu’un peu moins de 2 % du budget total. « Ça a l’air gros, mais quand on regarde ça en pourcentage par rapport au budget, ce n’est pas si énorme que ça », complète Sandra Morin, responsable des relations avec les médias du CISSS de la Côte-Nord.

Le directeur des ressources financières adopte une attitude très positive à l’égard de la loi 10. Il reconnaît que son application exige beaucoup de travail, mais pense que cela permet effectivement d’optimiser les services.

 

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