Abolition de la taxe spécifique de réduction sur l’alcool: La Microbrasserie St-Pancrace reste positive

Par Éditions Nordiques 10 août 2015
Temps de lecture :

Les propriétaires de la Microbrasserie St-Pancrace restent positifs malgré la recommandation du rapport Godbout d’abolir la taxe spécifique de réduction sur l’alcool et espèrent que le gouvernement ne retienne pas cette proposition.

Il n’y a aucun doute, l’abolition de la taxe spécifique de réduction sur l’alcool aurait un impact économique majeur pour l’unique microbrasserie de la Côte-Nord. Selon Pierre-Antoine Morin, copropriétaire de l’entreprise, la taxe passerait de 0,21 $ à 0,63 $ le litre.

«Pour une production de 100 000 litres par année, ce qui est la moyenne des microbrasseries au Québec, il faudra verser au gouvernement près de 42 000 $ de plus chaque année. Puisqu’ici on produit un peu plus de 100 000 litres, ça aurait un impact majeur», précise-t-il.

Étant l’une des recommandations présentes dans le rapport Godbout sur la fiscalité publié au printemps 2015, l’abolition de cette mesure fiscale aurait comme conséquence directe de freiner la croissance des microbrasseries au Québec, voire de causer la fermeture ou empêcher le démarrage de certaines.

«Même si nous sommes une entreprise en santé et en croissance, ça viendrait modifier notre environnement économique de façon sévère. Tous nos profits sont réinvestis dans l’entreprise pour grandir et augmenter notre capacité de production. Si on ne bénéficie plus de la réduction de taxe, il sera impossible pour nous d’investir pour produire plus, donc d’agrandir notre territoire», ajoute M. Morin.

Mobilisation
Même si le rapport Godbout inquiète les propriétaires de la microbrasserie de Baie-Comeau, ceux-ci restent positifs puisque l’Association des microbrasseries du Québec compte agir rapidement.

Un mémoire, portant sur l’importance et les impacts économiques de ce secteur, devrait être déposé au mois d’août. L’Association espère ainsi convaincre le gouvernement de ne pas retenir cette proposition, quand celle-ci sera discutée en commission parlementaire au mois de septembre.

«C’est une industrie qui a du sens économiquement et sur le plan social. En plus d’être des entreprises appréciées dans leur milieu, elles contribuent au dynamisme et à la vitalité des régions, à l’emploi et même au tourisme», note avec positivisme le copropriétaire de la St-Pancrace.

Puisque cette mesure touche 160 microbrasseries au Québec, dont plusieurs sont situées en région, M. Morin croit que les députés s’impliqueront eux aussi dans le débat afin de sauver ce secteur.

Rappelons que la taxe spécifique de réduction sur l’alcool a été adoptée en 2002 dans l’optique de favoriser l’émergence et le développement des microbrasseries. «C’est une mesure qui a fait ses preuves et, puisqu’il y a encore de la place sur le marché pour que les microbrasseries se développent et qu’elles ont des répercussions économiques importantes, j’ai confiance que le gouvernement ne retienne pas cette proposition», conclut Pierre-Antoine Morin.

Au Québec, on retrouve actuellement 160 microbrasseries.


 

Si la taxe spécifique de réduction sur l’alcool est abolie, la taxe passera de 0,21 $ à 0,63 $ le litre, ce qui représente une augmentation de 300 %. (Photo : Archives – Le Manic)

Partager cet article