Élection fédérale: Les candidats de Manicouagan sont prêts

Par Éditions Nordiques 5 août 2015
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Officiellement lancée dimanche par le premier ministre Stephen Harper, la campagne électorale fédérale de 2015 sera la plus longue depuis 1872 et, malgré des situations financières bien différentes, tous les candidats au poste de député de Manicouagan se sont dits prêts à ce «marathon électoral».

Officialisé par sa demande au gouverneur général du Canada de dissoudre le Parlement, le 2 août, le premier ministre Stephen Harper vient de lancer le pays dans la plus longue campagne électorale depuis 1872. Cette dernière doit culminer le 19 octobre, date du scrutin, mais déjà, les candidats de la Manicouagan s’activent sur le terrain. Toutefois, comme ils le rappellent eux-mêmes, les chances de voir apparaître des affiches électorales dès les premiers jours sont bien minces puisqu’ils doivent économiser étant donné le «marathon électoral» que représentent les onze semaines de campagne.

«Je pense que les citoyens ne sont pas dupes et qu’ils auront leur quota de matière politique en onze semaines. Ça va se faire de façon graduelle», a confié le député sortant du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jonathan Genest-Jourdain.

Le facteur monétaire
À peine entamée, la campagne électorale de 2015 s’annonce déjà exigeante pour les candidats les moins bien nantis car, si l’argent est le nerf de la guerre en politique, certains sont dès le départ désavantagés. Comme l’ont mentionné plusieurs analystes politiques au courant des derniers jours, une campagne longue avantage les partis dont les coffres sont les plus remplis.

Tout comme au niveau national, où la formation de Stephen Harper affiche la meilleure santé financière, l’association de circonscription du parti conservateur dans Manicouagan est celle qui a le plus d’argent selon son dernier bilan. Son candidat dans Manicouagan, Yvon Boudreau, s’en réjouit tout en rappelant la réalité de la Côte-Nord. «Les distances ne sont pas comme ailleurs, donc il est évident que notre comté devrait être un peu plus exigeant en termes de dépenses».

Chez les autres partis, on minimise l’apport de l’argent à la campagne ou encore on rappelle qu’il existe des alternatives. «Notre but, ce n’est pas nécessairement de faire des campagnes télévisuelles, mais vraiment d’aller sur le terrain et de rencontrer les gens. Si on n’a pas d’argent, alors on prendra le temps de faire autrement», explique la candidate du Bloc Québécois, Marilène Gill.

Du côté du Parti libéral, même si le compte de l’association de circonscription affiche une somme nulle à son bilan de 2014, le candidat dans Manicouagan, Mario Tremblay, se dit prêt à faire campagne. «C’est sûr que présentement il me reste de l’argent à aller chercher, mais au fur et à mesure que la campagne va avancer on aura les fonds nécessaires».

Étant donné l’étendue de la circonscription, qui a vu ses frontières redessinées depuis la dernière élection fédérale avec l’ajout de la Haute-Côte-Nord, certains candidats opteront pour des voies alternatives afin de se faire connaître de la population.

«C’est certain que les médias sociaux deviennent un moyen de se faire voir et on compte bien s’en servir», affirme Marilène Gill.

Mentionnons que le Septilien Jacques Gélineau ne se présente pas cette année pour le Parti vert. Il s’était présenté pour ce parti lors des deux dernières élections en 2008 et 2011.

Enjeux
Même si peu d’annonces ont été faites pour l’instant, les candidats dans la Manicouagan ont déjà cerné certains enjeux pour la prochaine campagne. Pour le conseiller municipal à la Ville de Baie-Comeau et candidat conservateur dans Manicouagan, Yvon Boudreau, il s’agit avant tout de ramener la circonscription «au pouvoir». «Mon objectif, c’est de ramener le comté du côté du pouvoir pour que, après 25 ans dans l’opposition, on puisse enfin être du bon bord», explique-t-il.

Le candidat néo-démocrate croit quant à lui que la campagne régionale doit porter sur des solutions de rechange au modèle économique actuel. Du côté du BQ et du PLC, les candidats mentionnent la crise forestière qui sévit présentement sur la Côte-Nord, en plus des coupes dans l’assurance-emploi et de la toute nouvelle prestation universelle pour la garde d’enfants.

Redécoupage
Pour la première fois à l’occasion d’une élection fédérale, tout le territoire de la Côte-Nord sera inclus dans le comté de Manicouagan en raison d’un redécoupage de la carte électorale en 2011. La Haute-Côte-Nord faisait autrefois partie de la circonscription de Montmorency–Charlevoix–Haute-Côte-Nord. Ce changement fait passer le nombre d’électeurs de 83 608 à 94 766 dans Manicouagan. Selon des chiffres compilés par Radio-Canada, le comté aurait tout de même été remporté par le NPD si les nouvelles limites s’étaient appliquées aux dernières élections fédérales.


 

Jonathan Genest-Jourdain tentera de se faire réélire le 19 octobre. (Photo : Archives – Le Nord-Côtier)

 

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