Elisapie: Transcender les frontières

Par Éditions Nordiques 31 juillet 2015
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Sans pour autant être une artiste engagée, Elisapie est l’un des rares artistes autochtones à obtenir autant de succès auprès des allochtones que de ses pairs. Armée d’un répertoire à son image, elle se sent privilégiée d’avoir été invitée par le comité organisateur du Festival Innu Nikamu à se produire lors de sa soirée de clôture, le 2 août à 18h.

«Je suis si heureuse. J’ai beaucoup de plaisir à y prendre part. J’ai aussi une très grande envie de partager ma musique avec les non autochtones. J’aime beaucoup rassembler les gens. Même s’il y a une différence entre les Autochtones et les non autochtones, je ne veux pas qu’on y accorde trop d’importance. On a beaucoup de choses en commun. Dans ma musique, j’aime provoquer tout en douceur», indique celle qui a adopté un virage plus pop sur son plus récent album, Travelling Love.

Pour son prochain album, Elisapie entend effectuer un certain retour aux sources sur le plan musical. «Je ne me suis jamais considérée comme une militante. J’ai toujours fait ce que j’avais envie de faire. Sans renier ce que j’ai fait sur Travelling Love, mon prochain disque s’annonce plus roots». Je réalise que je prends beaucoup de plaisir à raconter des histoires. Ce sera un peu moins dansant, avec beaucoup plus de profondeur. Je m’attends à entrer en studio d’ici peu pour le lancer en 2016.»

«En tant que mère, je me suis souvent remise en question. C’est un renouveau constant. Ça m’a permis d’acquérir une très grande maturité. J’ai envie de dire plus de choses qu’auparavant, confie-t-elle. Ça m’éveille davantage à ma culture. Ça me fait réaliser que ça fait vraiment partie de moi. Je m’ouvre davantage à mes pairs. Je me rends compte que certains préjugés relèvent d’une très grande ignorance de la réalité autochtone.»

Un constat qu’elle effectue après avoir suivi assidument la Commission vérité et réconciliation au cours de laquelle plusieurs Autochtones ont fait part, entre autres, de leur vécu dans les pensionnats avec beaucoup d’émotions. «J’ai éprouvé beaucoup de tristesse à entendre mes pairs se confier. Il n’en demeure pas moins que c’est un processus libérateur. Il faut maintenant faire un pas vers la réconciliation. Les Autochtones ont aussi leur part à faire.»

Un ami de longue date

Lors du Festival Innu Nikamu, la chanteuse aura également la chance de partager la scène avec Florent Vollant. Un être qu’elle apprécie autant en tant qu’artiste qu’individu. «J’ai eu la chance de le rencontrer souvent. À chaque fois, je l’aime autant. Pour moi, il est un peu comme un bon vieux vin. Il faut le laisser décanter pour le savourer. J’ai un très grand respect pour lui. Avec lui, le temps s’arrête. Il a son propre rythme et ça me fait du bien», affirme-t-elle.


 

 (Photo : Raphaël Ouellet)

 

 

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