Quai multiusager: Ottawa veut éclaircir la question de l’accès ferroviaire

Par Fanny Lévesque 17 Décembre 2014
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Ottawa intervient à son tour dans le dossier de l’accès au futur quai multiusager du Port de Sept-Îles. Le Nord-Côtier a appris que la ministre des Transports, Lisa Raitt, a récemment chargé l’Office des transports du Canada de faire la lumière sur toute la question de l’accès ferroviaire à la nouvelle infrastructure portuaire, construite aux coûts de 220 millions $.

Cliffs Natural Resources possède les seules portions de chemin de fer se rendant jusqu’aux installations du Port de Sept-Îles, dans le secteur de Pointe-Noire. Or, si la minière américaine et le Port ont été incapables d’en venir à une entente pour la vente de terrains appartenant à la société, les parties n’ont pas non plus été en mesure de s’entendre sur l’utilisation de ces rails aux fins de joueurs miniers, qui ont payé la moitié du quai.

L’enjeu de l’accès ferroviaire préoccupe Ottawa, qui a investi 55 millions $ dans l’imposant quai de 220 millions $. «Ce projet est important pour le développement futur du port, pour l’industrie minière de la région, ainsi que pour les collectivités locales», a fait valoir Transports Canada.

Si bien que la ministre Raitt use de l’article 49 de la Loi sur les transports au Canada, qui lui permet de déléguer à l’Office «la charge d’enquêter sur toute question de transport». Ottawa dit prendre ainsi les mesures nécessaires afin de «clarifier les responsabilités en ce qui a trait aux voies ferrées de ce secteur».

L’intervention du fédéral n’est pas étrangère à la demande du Port de Sept-Îles, qui avait essuyé un premier revers devant l’Office en octobre. «Nous avions l’option de demander une révision par le gouverneur en conseil, a indiqué le président-directeur général du Port de Sept-Îles, Pierre D. Gagnon. Ce dossier mérite d’être examiné sur le fond, il y a une multitude d’arguments à prendre en considération».

Une mise à jour «opportune»
Le Port se réjouit d’ailleurs de la «diligence» de la ministre dans le dossier. «Elle est pleinement consciente qu’une mise à jour des services ferroviaires est opportune dans le contexte d’une vente ou d’un transfert», a mentionné M. Gagnon, malgré que la demande ait été envoyée avant que Cliffs n’annonce l’arrêt de ses activités au Québec.

Le Port demeure convaincu que le chemin de fer Arnaud, exploité jusqu’à présent par Cliffs, doit être désigné «common carrier», ce qui le rendrait accessible. Le tracé ferroviaire l’est déjà jusqu’à l’entrée de la Pointe-Noire. L’Office doit rendre une réponse dès le début de l’année 2015.

Mardi, on apprenait que Cliffs Natural Resources se désistait de la poursuite intentée contre l’administration portuaire de Sept-Îles à l’été 2013. Cliffs tenait le Port responsable de retarder volontairement l’exécution de travaux d’amélioration du quai 30 parce que les parties n’arrivaient pas à s’entendre sur la vente de terrains permettant de désenclaver la Pointe-Noire, ce que l’administration portuaire contestait.

(Photo: Le Nord-Côtier)

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