Plan Nord: «De beaux problèmes à gérer»

Par Fanny Lévesque 15 novembre 2011
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Bien que les villes de Sept-Îles, Fermont, Port-Cartier et Havre-Saint-Pierre doivent déjà jongler avec des pénuries de logements, de places en garderie et de main-d’œuvre, le nouveau ministre responsable de Plan Nord, Clément Gignac, avoue ne pas «faire l’autruche» et dit plancher sur la mise en place de «nouvelles formes de partenariats» pour trouver des solutions à ces «beaux problèmes à gérer.»

De passage à Sept-Îles, dans le cadre d’une tournée qui l’aura mené à Baie-Comeau et Fermont, le ministre des Ressources naturelles et de la Faune et ministre responsable du Plan Nord, Clément Gignac, a présenté de nouveau le Plan Nord de son gouvernement aux quelque 150 membres de la Chambre de commerce de Sept-Îles et Port-Cartier présents le 11 novembre.

Clément Gignac a rappelé que les retombées que générera le Plan Nord seront bénéfiques pour la région et permettront la maximisation des infrastructures en place. «La Côte-Nord vit un taux de croissance comparable à celui de pays comme la Chine», a soulevé le ministre. «Le Plan Nord est le projet d’une génération, on ne peut pas résoudre tous les problèmes en trois mois.»

«De beaux problèmes»
C’est que l’on sait déjà que les villes de la région jonglent avec plusieurs problèmes de développement, avant même le lancement du Plan Nord, en raison du boum minier que connaît depuis deux ans la Côte-Nord. À Sept-Îles par exemple le taux d’inoccupation atteint maintenant 0,6%. «Oui, ce sont des beaux projets, mais ça vient avec plusieurs enjeux», a concédé le ministre Gignac. «Maintenant, c’est dans la mise en œuvre que ça va se jouer, on ne veut pas faire l’autruche, il faut trouver des solutions ensemble.»

Pour ce faire, Québec espère ficeler de nouvelles formes de partenariats, notamment avec les entreprises minières. «Est-ce l’entreprise privée pourrait participer au développement, mais sans pour autant augmenter leurs coûts d’exploitation? Il va falloir être créatifs et innover pour que les villes évoluent au même rythme que l’industrie», a indiqué M. Gignac.

Clément Gignac

Questionné à savoir s’il était un peu tard pour penser à développer «de nouvelles formes de partenariats» pour soutenir les villes, Clément Gignac rappelle qu’il y a deux ans, alors que les États-Unis se trouvaient dans une grave crise financière, personne ne pouvait en prédire les impacts sur le Québec.

Le ministre souligne également que lorsqu’elle sera créée, la Société du Plan Nord viendra notamment soutenir les municipalités. «Ce sera un guichet unique pour les municipalités et les entreprises.»

L’acceptabilité sociale
Nouveau concept découlant de la révision de la loi sur les Mines, l’acceptabilité sociale sera également au cœur du développement du Plan Nord, selon Clément Gignac. «Mais si une population ne veut pas d’un projet, elle ne pourra pas bénéficier des retombées», a-t-il fait valoir. À savoir de quelle façon se traduira l’acceptabilité sociale dans une communauté, le ministre indique que les municipalités auront, entre autres, plus d’autorité qu’actuellement. «Il faut respecter la tenue de travaux de la commission parlementaire [sur la révision de la loi sur les Mines]», a rajouté le ministre, sans vouloir trop donner de détails pour l’instant. «Notre volonté est que les villes aient un plus grand mot à dire.»