Boulet déposera un projet de loi pour réduire la paperasse des médecins de famille
Le ministre du Travail du Québec, Jean Boulet, présente le projet de loi sur la construction, le jeudi 1er février 2024, à l'Assemblée nationale du Québec. LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot
Québec compte mettre fin à l’obligation d’obtenir un billet médical pour se faire rembourser par une compagnie d’assurance.
Mercredi, le ministre du Travail, Jean Boulet, a annoncé qu’il déposera un projet de loi pour couper dans la paperasse, afin que les médecins de famille puissent dégager annuellement 500 000 rendez-vous médicaux additionnels pour les patients.
En mêlée de presse avec son collègue à la Santé, Christian Dubé, M. Boulet a déclaré que les médecins de famille passent le quart de leur temps à remplir des formulaires pour les compagnies d’assurance.
«Les médecins au Québec sont confrontés à un fardeau administratif qui est important, a-t-il dit. C’est 25 % de leur temps qui est consacré à de la paperasse. (…) Ça les empêche de faire des consultations médicales.»
Son projet de loi interdira notamment aux assureurs d’exiger qu’une personne consulte un médecin pour se faire rembourser de l’équipement, comme une canne ou une botte de contention, ou les services d’un physiothérapeute ou massothérapeute, par exemple.
Selon lui, une demande d’hébergement en CHSLD ne devrait pas non plus requérir une visite chez le médecin.
«Quelqu’un qui vit un épuisement professionnel, on n’a pas besoin (…) que l’assureur exige une visite à tout bout de champ. Quelqu’un avec une fracture, (…) qu’on ne lui demande pas d’aller revoir le médecin à chaque trois semaines», a illustré le ministre du Travail.
Toutefois, il ne peut garantir que les primes n’augmenteront pas avec la hausse probable du nombre de services remboursés. «On ne pourra pas donner de garanties. Est-ce qu’il est possible qu’il y ait un impact? Je ne suis pas en mesure de l’évaluer», a-t-il reconnu.
Mesure bien accueillie
Il n’empêche que tous les partis d’opposition ont salué la mesure, mercredi. «C’est une excellente initiative, sincèrement», a réagi en point de presse la co-porte-parole de Québec solidaire (QS), Christine Labrie.
«C’est un irritant important pour les patients de devoir aller chercher chaque fois ces billets-là, puis en particulier pour les personnes qui n’en ont pas, de médecin de famille. Donc, on salue vraiment cette initiative-là», a-t-elle ajouté.
«Je pense que pour les médecins, de faciliter leur tâche, c’est une bonne chose. Ça va aider au niveau de la productivité», a renchéri le député libéral Frédéric Beauchemin.
Sceptique, le député du Parti québécois (PQ), Pascal Bérubé, a quant à lui salué les «intentions» du gouvernement, mais a dit attendre les «résultats». «On va observer de près, a-t-il dit. Nous, on sera là pour les résultats, si ça marche.»
Sur les réseaux sociaux, la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) a également douté que la mesure puisse dégager annuellement un demi-million de rendez-vous médicaux.
«Ce chiffre nous semble exagéré à première vue et nous attendons que le ministre explique sa méthodologie», a affirmé le syndicat.
Par ailleurs, la FMOQ invite le gouvernement à franchir «un pas de plus» en interdisant aux compagnies d’assurance d’exiger des billets médicaux pour les absences de moins de cinq jours.
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