Des aînés veulent rester à Port-Cartier

Par Vincent Rioux-Berrouard 5:00 AM - 24 avril 2024
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À presque 79 ans, Julienne Villeneuve demeure toujours dans sa maison à Port-Cartier. 

Face au manque de logements et à l’absence d’une résidence pour personnes âgées (RPA) à Port-Cartier, plusieurs aînés se voient forcés de quitter la ville dans laquelle ils résident depuis des décennies.

C’est le cas de la septuagénaire, Nicole Maltais. Elle réside seule dans sa maison. Elle aimerait bien se trouver un logement qui demanderait moins d’entretien que sa résidence, mais elle n’y parvient pas. 

« Je veux m’en aller dans une place où je vais être bien. Je ne veux pas un château, je veux juste être bien. Ce que j’ai visité, ça ne me convenait vraiment pas », dit-elle.

Bien qu’elle dit avoir encore la santé pour rester dans sa résidence, elle espère qu’elle trouvera prochainement un appartement qui répondra à ses attentes.

La situation est semblable pour un autre Port-Cartois, Paul Carré.

« J’ai déjà pensé à vendre ma maison, mais pour le moment, on n’a pas de loyers à Port-Cartier », dit-il.

De son côté, il souhaiterait pouvoir habiter dans une RPA. Même situation pour Julienne Villeneuve. Résidant toujours dans sa maison, elle commence à penser à quitter pour aller vivre dans une RPA, mais il n’y en a pas à Port-Cartier.

« Je vais bientôt avoir 79 ans. Pour l’instant, ça va bien pour la santé, mais à long terme on ne sait pas. J’aimerai donc pour voir aller dans une RPA dans le futur, pour avoir les services », dit-elle.

Rester à Port-Cartier

Pour les trois aînés, il est difficile d’envisager de quitter Port-Cartier. Les trois vivent tous dans cette municipalité depuis au moins 40 ans. 

« Ça ne me tente pas de m’en aller de Port-Cartier. Si je devais partir, je devrais changer de médecin par exemple, mais si je reste à Port-Cartier, je continuerai d’avoir mes services », explique Paul Carré.

« Ça fait 50 ans que je vis à Port-Cartier, alors c’est difficile de déraciner quelqu’un », dit Julienne Villeneuve.

« Je ne veux pas partir d’ici. Mes amis sont tous ici et j’ai mes enfants et quelques petits enfants qui sont ici. C’est ma place », ajoute pour sa part Nicole Maltais.

Mme Maltais souhaite qu’une solution soit trouvée, pour que les aînés qui veulent rester à Port-Cartier puissent le faire. Ils ont une influence positive sur la municipalité.

« On a quand même un impact économique. On dépense lorsqu’on fait nos achats dans les commerces locaux de Port-Cartier », dit-elle.

Au fil des années, les trois aînés ont vu plusieurs de leurs connaissances quitter Port-Cartier, en raison du manque de logements adaptés à leur réalité. Ils espèrent que ça ne sera pas leur cas.

À la recherche d’un promoteur

Malgré une population de près de 6 500 résidents, Port-Cartier se retrouve sans résidence pour personnes âgées (RPA).

Depuis des années, la Ville de Port-Cartier et Développement économique Port-Cartier multiplient les démarches pour tenter d’attirer un promoteur privé, afin qu’il vienne construire une RPA.

Pour l’instant, les résultats se font attendre sur ce front.

« Ce qu’on nous a dit, c’est que financer un bloc-appartements, c’est beaucoup plus facile que financer une RPA. On dirait que les institutions financières sont plus frileuses lorsqu’il est question de RPA », précise Daniel Camiré, conseiller responsable du dossier à la Ville de Port-Cartier.

Il ne comprend pas exactement pourquoi Port-Cartier n’a pas encore de RPA.

« On voit des RPA qui pousse littéralement dans les grandes villes. À Baie-Comeau et Sept-Îles, les RPA sont quand même presque pleines, alors moi je pense que Port-Cartier aurait ce qu’il faut pour une RPA », dit-il.

D’ailleurs, une mise à jour de l’étude de marché réalisée par la firme Altus confirme le besoin et la viabilité d’une résidence privée pour personnes âgées à Port-Cartier. 

Afin d’attirer un promoteur, un appel de propositions a été publié dans le magazine Immobilier commercial, une revue spécialisée pour les gens œuvrant dans la construction d’immeuble.

La Ville de Port-Cartier offre un programme de remise de taxes sur cinq ans, pour attirer des promoteurs pour une RPA. La Municipalité est aussi prête à vendre un terrain au prix de l’évaluation municipale pour sa construction. Il s’agit du terrain sur la rue Le Moyne, où on retrouvait autrefois l’Auberge des Cascades.