Tsheuatshiun : un refuge pour tous
Karl Michel, initiateur du projet de la Maison Tsheuatshiun, à Uashat.
Depuis 4 ans, Karl Michel opère une maison qu’il a fondée pour venir en aide aux personnes sans abris à Uashat mak Mani-utenam. Tsheuatshiun est pour les hommes autochtones, principalement, mais il ne refuse personne, que ce soit des non-autochtones ou des femmes.
Les personnes sans résidence et en état d’intoxication ont peu d’options à Sept-Îles et Uashat mak Mani-utenam.
Karl Michel demande à ses pensionnaires 300 $ par mois, pour être au moins capable de couvrir les frais de nourriture. Pour financer le reste, il utilise son argent personnel, mais surtout son temps.
« Aujourd’hui, il manque des serviettes de bain, je vais aller en acheter tantôt. Parfois, je vais sur des pages Facebook “à donner” pour être capable de fournir le minimum. Notre frigo, nos matelas arrivent de là. Nous ne recevons pas beaucoup de dons », a-t-il expliqué.
La lourdeur de l’administration
Les demandes de financement, les demandes de dons : tout ce qui est administratif pour faire fonctionner un établissement, M. Michel ne veut pas s’attarder à cela.
« C’est ITUM qui paie certains de nos salaires, ils paient l’électricité, entre autres », a-t-il souligné sur les ondes de la CKAU.
Il y a beaucoup d’itinérance cachée dans la communauté, selon Karl Michel.
« Des gens qui se promènent de maison en maison, dans leur famille et chez leurs amis. »
Karl Michel a été lui-même un consommateur, il y a quelques années.
« J’ai fait de l’itinérance à Uashat. Il est arrivé souvent que je dorme dehors, dans la forêt, aux abords du village. Durant l’hiver, je dormais dans les passages des appartements, car je ne voulais pas déranger les membres de ma famille. Je me disais que s’il y avait une maison pour m’accueillir, j’aurais peut-être des idées de m’en sortir », a-t-il confié.
Aujourd’hui, il retourne dans les endroits qu’il a fréquentés et vérifie si les personnes vont bien. M. Michel pense que ce n’est pas tout le monde qui est prêt à se prendre en main. Néanmoins, il est parfois le vecteur qui permet à certains d’utiliser les services de la communauté.
« Maintenant, il y a des gens qui ont un appartement et travaillent. Des gens qui ont commencé à aller à l’école des adultes. Ils se prennent en main. »
Les besoins sont grands, estime-t-il.
« Il faudrait aussi qu’il y ait une telle maison à Maliotenam, tellement que le besoin est grand, mais aussi dans les autres communautés. »
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