Climat en politique municipale : une bonne ambiance dans Sept-Rivières

Par Vincent Rioux-Berrouard 4:00 PM - 4 mars 2024
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Denis Miousse, maire de Sept-Îles, et Alain Thibault, maire de Port-Cartier, lors de la séance de la MRC de Sept-Rivières du 20 février.

Menaces, intimidation et harcèlement. La liste des récriminations est longue de la part des élus face au climat en politique municipale au Québec. Des affirmations qui font suite à la démission surprise de la mairesse de Gatineau, France Bélisle. Et pourtant, cette réalité semble bien loin de celle vécue à Sept-Îles et Port-Cartier.

C’est du moins le constat qui est fait par le maire de Sept-Îles, Denis Miousse, et son homologue de Port-Cartier, Alain Thibault.

« À mon humble avis, c’est très différent à Port-Cartier. De mon côté, je n’ai pas à me plaindre (…) Je n’ai jamais eu de menace de mort ou d’altercation physique », dit d’emblée Alain Thibault.

La situation est la même pour Denis Miousse. En presque 18 ans de vie politique municipale, il ne rapporte pas d’incident. Il ne croit pas que le climat politique à Sept-Îles s’est dégradé.

Selon lui, le fait qu’il n’y ait pas de parti politique dans le monde municipal septilien peut avoir contribué en faisant diminuer la partisanerie dans la joute politique.

Les constats faits par l’actuel maire de Sept-Îles diffèrent un peu de son prédécesseur, Steeve Beaupré. Au moment de son départ imprévu à mi-mandat, il avait confié que les critiques que reçoivent constamment les élus peuvent devenir lourdes à la longue.

Pour les maires de Sept-Rivières, il est clair qu’il semble y avoir un problème dans le reste du Québec. Le maire de Port-Cartier demande au gouvernement du Québec d’agir. Pour lui, le fait que des centaines d’élus municipaux ont démissionné depuis l’élection de novembre 2021 n’est pas normal.

Rester en contact avec les citoyens

Pour messieurs Thibault et Miousse, il est important de rester en contact avec les citoyens et de discuter avec eux. 

« Il faut être ouvert à la discussion, tant que ça se fait dans le respect (…) Je respecte chacune des opinions des gens, même si parfois, je ne suis pas d’accord. Tout peut se dire, mais c’est la façon de le dire qui importe », affirme Denis Miousse.

Par contre, il comprend que certains politiciens puissent trouver inacceptable d’être invectivés, ou de faire face à des comportements irrespectueux.

« Ils ne méritent pas ça », dit-il. 

Dans son cas, il affirme avoir toujours eu des discussions et interactions qui ont été respectueuses avec les citoyens et ne pas avoir connu d’événement comparable à ce qui est rapporté par d’autres maires au Québec.

Son homologue de Port-Cartier va dans le même sens. Pour Alain Thibault, les politiciens doivent rester proches des citoyens et avoir des discussions avec eux.

« Pour moi, lorsqu’un citoyen m’aborde à propos d’une décision qu’on a prise, c’est important de prendre le temps de lui expliquer », dit M. Thibault. « Prendre le temps d’expliquer nos décisions aux citoyens, ça enlève bien des frustrations qu’ils pourraient avoir. Par contre, on ne réussit pas à convaincre tout le monde », ajoute-t-il.

Concernant l’utilisation des médias sociaux, le maire de Port-Cartier les décrit comme un couteau à deux tranchants. Il reconnaît qu’il s’agit d’un outil de communication formidable pour rejoindre les citoyens. Par contre, il y a parfois des commentaires qui ne sont pas acceptables. Lorsque ce type de situation se présente, Alain Thibault ne cache pas qu’il est tentant de répondre, mais qu’il est mieux de s’abstenir, parce qu’il y a des risques de dérapages. Comme Port-Cartier est un petit milieu, le maire indique qu’il est pratiquement inévitable qu’il rencontre à un moment donné la personne et il tentera alors de lui expliquer la situation.

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