Procès d’ArcelorMittal pour négligence criminelle : des témoins qui ont peur d’être licenciés

Par Vincent Rioux-Berrouard 3:11 PM - 5 février 2024
Temps de lecture :

La mine du Mont-Wright en hiver. Archives.

Des témoins craignent des représailles ou un licenciement s’ils témoignent dans le cadre du procès d’ArcelorMittal pour négligence criminelle à la suite d’un accident de travail au complexe du Mont-Wright en juin 2019.

La troisième semaine du procès a débuté le lundi 5 février au palais de justice de Sept-Îles

Appelé à témoigner lundi matin, un enquêteur de la Sûreté du Québec a affirmé qu’au cours de ses rencontres avec différents témoins dans cette affaire, plusieurs d’entre eux lui ont fait part de craintes à témoigner. Il y a des inquiétudes, notamment d’être licencié par la minière, avance-t-il.

Une requête a été déposée par le ministère public pour interdire la diffusion ou la publication de renseignements permettant d’établir l’identité d’un témoin.

La poursuite souhaite protéger l’identité des témoins, parce que ceux-ci craignent que « des mesures de représailles, de pression indues ou de l’intimidation puissent être faites à leur égard de la part de leur employeur, d’autres collègues de travail ou de concitoyens de leur communauté restreinte ».

À l’avant-plan, on aperçoit Me Claude Girard, le procureur au dossier.

À propos de cette requête, une nouvelle liste réduite a été déposée par la Couronne. Initialement composée de plus d’une cinquantaine de noms, elle passe désormais à 39. Les noms retirés sont principalement des cadres de l’entreprise.

Le défendant, ArcelorMittal, représenté par Me Michel Massicotte, s’oppose à cette requête.

Le ministère public et la défense ont conclu la présentation de la preuve lundi, pour la requête. Les plaidoiries s’amorceront mercredi et devraient se conclure jeudi.

Le procès est prévu pour durer environ huit à neuf semaines. Toutefois, des craintes ont déjà été soulevées par les différentes parties qu’il puisse s’allonger. Le procès devrait se déplacer pour une semaine à Fermont. Le procès d’ArcelorMittal pour négligence criminelle est en lien avec un accident de travail survenu le 7 juin 2019, au complexe du Mont-Wright.

Partager cet article