La semaine passée, le Journal mettait en lumière la présence de prostitution à Sept-Îles, même chez de jeunes mineures. Bien que cela fasse partie des problématiques actuelles dans la région, aucun organisme n’a fait de demande de subvention auprès du programme d’aide du gouvernement visant à lutter contre l’exploitation sexuelle.
« Le ministère de la Sécurité publique confirme qu’aucune demande de financement de la part des organismes de la Côte-Nord n’a été déposée, lors de l’appel de candidatures du Programme de financement à la mission en exploitation sexuelle ayant eu lieu du 2 septembre au 21 octobre 2022. Au total, 18 organismes québécois se sont partagé un budget total de plus de deux millions de dollars », rapporte Louise Quintin, relationniste au ministère de la Sécurité publique.
Des programmes sont toutefois mis en place pour accompagner les jeunes. La période de transition à la vie adulte n’est pas toujours facile pour les adolescents, en particulier ceux ayant passé par la DPJ. Que ce soit leur vulnérabilité ou un moyen de survie comme l’ex-escorte Josyanne Girard Duguay, qui a débuté la prostitution en sortant de sa famille d’accueil, ils ont besoin d’un accompagnement pour prévenir diverses difficultés.
« Depuis la révision de la Loi sur la protection de la jeunesse, la DPJ a l’obligation de préparer des plans de transition avec les jeunes de 16 ans et plus », rappelle Pascal Paradis, responsable des communications au CISSS.
Le Programme de qualification des jeunes (PJQ) offre un accompagnement à la transition à la vie adulte. Le programme des Grands Frères Grandes Sœurs est en place pour le 16 à 21 ans qui ont besoin d’une personne significative auprès d’eux.
« Pour des situations plus complexes, un comité de transition est mis en place avec l’accord du jeune et de partenaires », dit Pascal Paradis.
Volet autochtone de prévention
Pour s’adapter aux réalités et besoins des communautés autochtones, un volet autochtone a été créé dans le programme « Les survivantes » du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Ce programme est offert dans les services policiers du Québec et auprès de divers intervenants de la province, pour les former en matière de sensibilisation et de prévention de l’exploitation sexuelle.
« Les conditions socio-économiques précaires et les discriminations basées sur le genre dont sont fréquemment victimes les femmes autochtones amplifient leur vulnérabilité face à la traite et l’exploitation sexuelle », peut-on lire dans le guide descriptif du programme.
On peut aussi y lire que très peu de dossiers traités par le SPVM et la SQ concernent des victimes d’exploitation sexuelle membres de communautés autochtones. « Cet écart trouve son explication dans le fait que les membres de communautés autochtones ont peu recours au système judiciaire pour diverses raisons, notamment au traumatisme vécu au Canada », explique-t-on dans le document du gouvernement.
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