Les héros de la tempête

La tempête monstre du 23 décembre qui s’est abattue sur la région avec des rafales de la force d’un ouragan a laissé de nombreux dégâts sur son passage. Il y a eu les longues pannes d’électricité, des pannes de réseaux, des toitures endommagées et même arrachées. Des revêtements extérieurs ont été soufflés par le vent. Il y a eu des problèmes aux stations de traitements des eaux. Des fils, poteaux et panneaux de signalisation se sont retrouvés au sol. Des garages, abris temporaires et clôtures n’ont pas résisté non plus. Bref, ce fut le chaos. Les gens de la Côte-Nord ont relevé leurs manches et se sont entraidés. Des gens de l’extérieur sont aussi venus prêter main-forte pour rebrancher l’électricité. Puisque c’était la veille des célébrations de Noël, ces héros n’étaient pas auprès de leur famille.

Hydro-Québec et des citoyens

Les pannes de courant ont débuté en soirée lors de la tempête. Plus de 85% des clients d’Hydro-Québec ont été privés d’électricité à Sept-Îles. Du côté de Port-Cartier, c’est la totalité des abonnés qui ont été plongé dans le noir. C’est seulement le 30 décembre en soirée que le rebranchement de tous les clients de la région de Sept-Îles a été finalisé.

Ce sont une trentaine équipes qui s’affairaient au rebranchement sur la Côte-Nord. Parmi ceux-ci, des équipes de l’Estrie, de Montréal et de Thetford Mines se sont ajoutés au fil des jours vu l’ampleur de la situation.

Pendant la tempête, malgré les vents qui soufflaient de la force d’un ouragan, des travailleurs étaient sur le terrain pour sécuriser et rétablir l’électricité.

Une équipe de déboisement venue de la Beauce, assistait Hydro-Québec pour enlever les arbres tombés sur les lignes électriques. Ceux-ci ont mentionné travailler des 16h depuis leur arrivée.

Les élus et les employés municipaux

Noémie Gauthier, directrice des loisirs et de la culture, était responsable du centre d’hébergement. Elle a aussi participé à la réception de dons de nourriture, fait du porte à porte et assisté les sinistrés en veillant à leurs besoins au fil des jours. Elle tient à souligner le travail de Denis Clements, des ressources humaines et de l’urbanisme qui on été d’une grande aide.

Le maire Steeve Beaupré, était présent sur le terrain. En plus de la gestion de crise, il a su prendre le temps de rencontrer les citoyens et de discuter avec eux. Sur cette photo, il est en compagnie d’Elisabeth Chevalier et de Daniel Guerault au centre d’hébergement.

Patrick Gwilliam, directeur général et coordonnateur des mesures d’urgence à la Ville de Sept-Îles, était présent partout sur le terrain. Très reconnaissant envers les employés municipaux, il n’a que de bons mots.

« Tout le monde a répondu présent, et ça, ça rend un DG plus que fier ! Je peux vous dire qu’ils ont tous à cœur le bien-être des citoyens », dit-il.

Les employés municipaux ont participé à la surveillance du centre d’hébergement, au déneigement, à la signalisation, à informer et voir à la sécurité de la population, etc.

« Nous sommes plusieurs à n’avoir dormi qu’une heure en 72 heures », ajoute-t-il.

Il est aussi très fier de l’entraide citoyenne et félicite les Septiliens.

Du jamais vu pour les pompiers

Les pompiers du service de Sécurité incendie de la Ville de Sept-Îles n’ont jamais eu autant d’appels en si peu de temps. Du 23 au 26 décembre, plus de 175 appels en tout genre sont entrés à la caserne. Là-dessus, il n’y a eu qu’un seul appel d’incendie pour un garage qui a pris feu.

Michel Cousineau, chef aux opérations, explique avoir reçu un nombre record d’appels pour des arbres tombés sur des fils électriques.

Au retour de l’électricité, les appels concernaient des explosions de transformateurs donc des « feux de poteaux », des problèmes liés aux systèmes d’alarme, des vérifications en lien avec le monoxyde de carbone et quelques appels pour des tuyaux gelés « qui pètent ».

Les pompiers, accompagnés d’employés municipaux et de bénévoles, ont fait du porte à porte dans plusieurs secteurs de la ville, afin de s’assurer de la sécurité de tous et d’indiquer aux gens la possibilité d’aller au centre d’hébergement.

« Somme toute, malgré l’ampleur de tout ça, nous sommes satisfaits du service qu’on a offert. C’était un appel après l’autre et c’était très occupé. Et pour la centrale d’alarme qui reçoit les appels pour tout le Québec, ça a été une très grande gymnastique et ça a été très bien géré, considérant le nombre d’appels », conclut Michel Cousineau.

Fred et son équipe au cœur de la tempête

L’équipe de Remorquage FG était sur le terrain, au cœur de la tempête. Même si la tâche s’avérait colossale, Frédéric Gagnon peut dire mission accomplie.

Le propriétaire de l’entreprise a dû tout mettre en place pour fermer la route, sécuriser des secteurs où les poteaux électriques étaient tombés et dépanner des camions. Le lendemain, il a fait la signalisation pour Hydro-Québec, effectué le transport de génératrices, chauffage, nacelles et même apporter des matériaux de Québec à Sept-Îles.

Ils ont aussi dû composer avec des situations comme les sorties de route et des accidents.

Pour la sécurité de ses employés, M. Gagnon a prévu le coup en déployant des gens à Port-Cartier, quelques heures avant la tempête.

Il affirme avoir axé sur la sécurité en effectuant des rappels de bouger les véhicules pour éviter d’être enseveli sous la neige. Il s’est muni d’une ligne fixe et de radios pour assurer les communications.

Frédéric et son équipe ont vécu un lot d’émotions et de péripéties, allant de la panne de communication aux débris volants qui arrivaient sans crier gare, en passant par la visibilité nulle et la noirceur de la ville.

« C’était toute qu’une aventure ! Si c’est à refaire, on va répondre présent encore une fois », dit-il.

Le 25 décembre au soir Karl Fournier et Marie claire sont allés chercher un camion d’Hydro-Québec à Baie-Comeau.

Les Chevaliers de Colomb

L’initiative de Pierre Petitpas, membre des Chevaliers de Colomb, a fait le bonheur de nombreux Septiliens. Pendant quatre jours, une douzaine de bénévoles ont servi des déjeuners chauds et quelques repas pour les citoyens de Sept-Îles qui n’avaient pas d’électricité.

Dès le premier jour, 120 personnes se sont présentées afin de manger un déjeuner chaud gratuitement.

« Vu la situation, je trouvais que les gens avaient besoin. J’ai donc décidé de donner un déjeuner gratuit. Par la suite, dans la semaine, j’ai continué de servir des déjeuners et des repas », dit Pierre Petitpas.

Pour bonifier l’aide offerte à la population, l’Épicerie chez Arthur et un organisme de la région ont offert de la nourriture à remettre aux citoyens qui se présentaient au local des Chevaliers de Colomb.

Il tient à souligner le travail des bénévoles qui ont participé aux journées.

Suite à cette belle action, M. Petitpas dit avoir reçu des tonnes de remerciement et de beaux commentaires de la part des Septiliens.

« J’ai trouvé ça exceptionnel, ça m’a touché beaucoup et j’ai vraiment aimé faire ça », dit-il.

Yannick Gravel, propriétaire de l’Épicerie chez Arthur, a fait don de nourriture qui a pu être distribuée pour les gens du centre d’hébergement situé au Centre-Socio, pour les résidents de l’OMH et aux Chevaliers de Colomb.

Des gestes aussi simples que d’apporter du café ont fait le bonheur des équipes d’Hydro-Québec qui bravaient le froid. Sur cette photo, des travailleurs en provenance de Lac-Mégantic en compagnie de Samuel Poulin, propriétaire de Pneu SP, qui a fait de nombreux dons de café.