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Uashat mak Mani-utenam

3:43 PM - 25 octobre 2022
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Quand l’éducation donne de l’espoir

Du 26 au 28 octobre se tiendra le Sommet en éducation, un événement présenté par le Conseil Innu Takuaikan Uashat mak Mani-utenam (ITUM) et le secteur de l’éducation d’ITUM. Plus de 300 participants sont attendus.

Nous sommes à quelques jours du grand rendez-vous. Mme Vicky Lelièvre, directrice de l’éducation chez ITUM, est calme mais affairée. « Il n’est pas trop tard, mais la situation devient de plus en plus critique pour la préservation de notre langue et de notre culture ». Ces propos mettent la table pour ce sommet de l’espoir, des mots lourds de sens pour une Innue de cœur qui a consacré un quart de siècle à l’éducation.

Fête de la rentrée. Photo: Julien Choquette

Le ton est donné : l’heure est aux changements. En plus d’aborder l’autodétermination en matière d’éducation, le Sommet est un pas de plus au long processus de réconciliation et de guérison du triste héritage des pensionnats. Le Sommet en éducation n’est pas important, il est essentiel. L’autogouvernance et la prise en charge seront au cœur des discussions lors de cette rencontre.

« Se rencontrer, nous l’avons fait à petite échelle au fil des ans, avec des lignes ouvertes, des assemblées publiques, des sondages. Le Sommet, c’est d’amalgamer tout ça pour produire un bilan et pour identifier les priorités, rappelle Mme Lelièvre. On voit tout autour de la montagne, lorsqu’on y atteint son sommet, on voit le chemin d’où nous arrivons et celui à emprunter pour continuer. »

« Je suis fière de faire de l’éducation une priorité, de continuer à y croire et de déployer les efforts nécessaires pour contribuer à la réussite éducative du plus grand nombre. » – Vicky Lelièvre, directrice de l’éducation chez ITUM.

L’exercice permettra à la population de se prononcer sur les efforts déployés par ITUM selon les ententes conclues, de se pencher sur la Loi en éducation portée par une Première Nation et de positionner les objectifs pour les prochaines années.

Lorsqu’on lui demande qu’elle serait son vœu le plus cher au terme de ce rendez-vous, la directrice d’ITUM se permet un long moment de réflexion. « Peu importe, le premier prérequis, c’est d’y croire, que nous soyons convaincus de la légitimité de nos actions et que nous osions faire les changements qui s’imposent. Il faut envoyer un message fort, que nous sommes prêts comme communauté à asseoir les bases de notre propre système d’éducation », poursuit-elle. « Il n’y a rien qui va tomber du ciel par magie ».
« Nous sommes notre propre gouvernement et c’est à nous à prendre en main notre destinée, notre avenir et notre autodétermination.» Responsable de la politique, le conseiller Kenny Régis est le porteur du dossier de l’éducation itum.

Gala de finissants 2022. Photo Julien Choquette

Sans oublier l’avenir des enfants

Et qu’en est-il de la question des pensionnats ? Vicky Lelièvre s’attendait à cette question. Encore une fois, la sagesse est inspirante. « Tout est une question de processus de réconciliation », explique-t-elle avec franchise. « L’image Tuer l’Indien au cœur de l’enfant est encore présente ».

Pas question d’éluder la question, le Sommet fera place au processus de guérison. Dès le début, il a été question d’aborder l’historique de l’éducation chez les Premières Nations. Aussitôt, de mauvais souvenirs refont surface.

« Des gens qui ont fréquenté des pensionnats vont témoigner. On leur pose la question : Si tu avais 5 ans aujourd’hui, qu’aurais-tu voulu vivre à l’école et quel accueil aurais-tu aimé recevoir ? », révèle-t-elle. Moment émotif à prévoir, mais nécessaire pour aller de l’avant, croient les organisateurs.

Le Sommet est certes l’occasion pour réfléchir à un système d’éducation qui épouse les valeurs et les enjeux des communautés innues, et également une excellente vitrine « pour se faire entendre ».

Comment y participer ?
En personne à la salle Teueikan à Mani-utenam, du 26 au 28 octobre
Virtuellement via la page Facebook Innuweb.
Consultez la page web sommet-itum.com

Le Sommet, c’est quoi ?
Des ateliers et des conférences qui permettront aux participants non seulement de s’informer sur les travaux de prise en charge de l’éducation menés par l’ITUM, mais également de mieux comprendre les enjeux relatifs à la gestion en éducation. Le Sommet sera également un lieu propice aux échanges et aux discussions entre participants sur les priorités et l’avenir qu’ils souhaitent en matière de système d’éducation pour les enfants à Uashat mak Mani-utenam.

Un exemple parmi tant d’autres

Lorsqu’on demande aux gouvernements de reconnaître l’autodétermination des communautés innues en éducation, rien de plus parlant qu’un exemple. Prenons cet enjeu sur la préservation de la langue, sujet que les Québécois francophones connaissent pourtant bien. « Une fois le programme scolaire en place, il nous reste quatre heures dans le corpus par semaine pour y mettre l’anglais et notre langue», explique Mme Lelièvre. Le français survivrait-il au Québec dans de telles conditions? Poser la question, c’est y répondre.


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