Il parcourt 1 100 km en l’honneur de sa mère

Par Marie-Eve Poulin 6:49 AM - 18 octobre 2022
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Frédéric Laflamme

Frédéric Laflamme a vécu avec émotions les derniers moments de son défi de parcourir 1100 km à la marche et à la course, entre Montréal et Sept-Îles, pour récolter des dons pour la Fondation Cancer du sein. Il a réalisé le trajet non sans difficultés, mais avec toujours en tête ce que sa mère a traversé comme épreuves tout au long de son combat contre la maladie. L’homme a aussi documenté son aventure dans le but de réaliser un film.

Ayant perdu sa mère à la suite d’un long combat contre le cancer du sein, Frédéric Laflamme voulait contribuer, à sa manière, à la recherche sur le cancer du sein. Après avoir vu des résultats impressionnants suite à un traitement expérimental qu’a reçu sa mère, il a compris l’importance de la recherche et a décidé d’y contribuer pour venir en aide aux gens malades.

L’homme de bientôt 37 ans a donc parcouru 1100 km de Montréal à Sept-Îles depuis le 22 août 2022, à raison d’environ 30 km par jour, pour terminer sur la plage Ferguson, la tête pleine de souvenirs.

L’avant-dernier jour, il a fait un arrêt à Port-Cartier, où il a vécu des montagnes russes d’émotions.
« J’arrivais à Port-Cartier rejoindre ma mère, ç’a été gros pour moi », dit-il.

Le dernier jour, il a modifié son parcours, car il avait besoin de le faire seul, dans sa tête, dans sa bulle. Il est extrêmement reconnaissant de l’appui des gens qui l’ont encouragé sur les réseaux sociaux et n’a pas de mots pour dire à quel point il a rencontré des personnes merveilleuses tout au long du défi.

À la fin du parcours, c’est après un moment seul sur la plage qu’il a retrouvé quelques amis qui l’attendaient patiemment et respectueusement près de la rue. Les yeux pleins d’eau, sans mots, il ne réalisait toujours pas tout ce qu’il avait accompli et se sentait comme dans un autre monde. C’est après quelques accolades avec ses amies, qu’une d’entre-elles lui a offert une bière et il a raconté les grandes lignes de son aventure.

Une dame s’est jointe au groupe pour le féliciter et partager avec lui ce qu’elle et son mari ont traversé lors de leur combat contre le cancer du rein. Le couple ayant survécu au même cancer trouvait important de venir remercier Frédéric au fil d’arrivée pour son geste, qui aidera sûrement d’autres personnes atteintes de cancer.

Continuer d’avancer

En septembre, il avait une blessure à la jambe. Douleur et incertitudes ont commencé à prendre de place. La peur de ce qui allait advenir du projet en font son pire moment de l’aventure.

Il a dû prendre deux pauses, mais il a continué malgré tout.

« On m’a référé à une physio à la Malbaie, qui a été une personne clé qui m’a fait prendre un traitement à l’aiguille sèche, m’a fait du “taping” et m’a enseigné comment le faire moi-même. Ç’a été le “game changer”. J’ai regagné confiance, c’était plus facile de gérer la douleur », raconte M Laflamme.

La douleur devenue supportable, il a continué.

La vie autrement

Tout au long de son parcours, il a fait des rencontres inoubliables et marquantes puis, le lendemain du défi, il rencontrait des enfants dans les écoles.

« J’ai rencontré des gens incroyables sur ma route. C’était un défi physique en soi, mais c’était aussi une expérience humaine incroyable. Tu apprends à te connaître dans différentes situations », dit-il.

« Je sors de là changé. Je ne sais pas encore comment, parce que je suis encore tellement dans ma bulle, mais je pense que quand je vais revenir où j’étais avant de faire tout ça, c’est à ce moment que ce sera évident comment j’ai changé », ajoute-t-il.

« Je sais que ma mère aurait été fière de moi, mais je sais aussi qu’elle n’aurait pas été d’accord. Dans un certain sens, je m’excuse, mais “sorry not sorry” », dit-il en riant.

« C’est le plus gros accomplissement de ma vie », conclut-il avec fierté.

Un défi de taille

Frédéric Laflamme, fan de CrossFit, n’avait pas l’habitude de courir. Pendant la pandémie, il a perdu son activité et a commencé tranquillement la course. Dans ses moments libres, il écoutait des films d’aventures qui l’ont inspiré.

« À ce moment — là, j’étais comme déprimé. Je n’avais pas de plans pour l’hiver, rien d’autre que le travail et recommencer tous les jours », dit-il.

Étant un gars de projet, il ne voulait pas rester à ne rien faire et c’était par la même occasion l’anniversaire de décès de sa mère. Le « mood » s’est créé, comme il le dit si bien, et l’idée est arrivée de faire ce défi.

« J’ai toujours dit que je ferais quelque chose pour ma mère, donc je me suis lancé là-dedans », dit-il.
« Ma mère s’est battue trois ans, donc trois fois 365 jours donnent 1095, donc on fait un chiffre rond, 1100 kilomètres », explique-t-il.

Il devait donc devenir un coureur, trouver des commanditaires, trouver des professionnels tels que nutritionniste, physiothérapeute, psychologue sportif, qui allaient pouvoir le conseiller et bien le préparer.

Il a réalisé un premier défi au Mont Sainte-Anne et cela l’a mis en confiance pour son défi ultime défi qui approchait.

Premier commanditaire trouvé, de nombreux partenaires se sont ajoutés. Il était prêt.

Frédéric en compagnie de sa mère lors de son combat contre le cancer. Photo courtoisie

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