Les cégeps des régions font pression auprès de Québec

Par Colombe Jourdain 1:15 PM - 19 novembre 2021
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Manon Couturier, directrice général du cégep de Baie-Comeau, membre du Regroupement des cégeps de régions.

Le Regroupement des cégeps de régions (RCR), dont fait partie le cégep de Baie-Comeau, a rencontré le sous-ministre de l’Enseignement supérieur, Bernard Matte, le 12 novembre, pour s’assurer que les mesures qu’il a proposées voilà un an soient mises en œuvre dans le réseau collégial.

Les demandes du RCR vont comme suit : une plus grande offre de programmes dans les établissements collégiaux en région, une amélioration des infrastructures pour être au même niveau que les cégeps des grands centres en termes d’offre sportive et culturelle, une harmonisation des programmes techniques avec les besoins en emploi et une meilleure collaboration du gouvernement pour faciliter la mobilité régionale et internationale.

Le cégep de Baie-Comeau est membre du Regroupement des cégeps de régions (RCR) avec 11 autres établissements collégiaux dans les régions de la Côte-Nord, du Bas-St-Laurent, de l’Abitibi-Témiscamingue et de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.

Pour la directrice générale du cégep de Baie-Comeau, Manon Couturier, le Regroupement « permet d’avoir une voix plus forte, d’être entendu et d’avoir un plus grand poids politique devant le gouvernement provincial et de leur montrer que notre réalité est différente ».

La rencontre du RCR avec le sous-ministre aura permis de souligner cette réalité. Effectivement, les cégeps de région sont souvent un deuxième choix pour les étudiants de l’extérieur. Refusés dans un cégep à Montréal ou Québec, ils finissent par aboutir ici. En ajoutant des places dans les établissements des grandes villes, « les 20 jeunes qui auraient déboulé ici au deuxième ou troisième tour ne viennent plus. Le ministère n’a pas tenu compte de cette réalité et ça nous inquiète », explique Mme Couturier.

Pour une région comme la Côte-Nord, le cégep de Baie-Comeau permet aux jeunes d’ici d’avoir accès aux études supérieures. De fait, la moitié des étudiants des nouveaux programmes de soins préhospitaliers d’urgence et de techniques policières proviennent de la région. « Être paramédic en région ou policier, ce n’est pas comme en ville, on a une réalité différente, avec les Premières Nations, entre autres, les jeunes ont la possibilité d’être en contact avec les Innus, par l’entremise de stages, par exemple, et de mieux comprendre leur réalité », indique Mme Couturier.

« Le RCR permet de regrouper des cégeps qui sont plus près de ma réalité, qui ont les mêmes préoccupations, avec qui je peux échanger ou poser des questions, avoir des conseils », ajoute la directrice générale du cégep de Baie-Comeau.

Le Regroupement permettra aux cégeps membres d’être entendus et de se faire valoir auprès du gouvernement provincial qui devra tenir compte des impacts de ses décisions sur les petits cégeps.

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