Les éducatrices de Sept-Îles ne veulent pas avoir à choisir entre leur pause et la sécurité des enfants

Par Emy-Jane Déry 3:21 PM - 29 septembre 2021
Temps de lecture :

Stéphanie Tanguay, présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs des CPE de Sept-Îles et Josée Harel, vice-présidente à la négociation. Photo Facebook

Les éducatrices des CPE de Sept-Îles sont prêtes à retourner en grève pour obtenir une organisation du travail permettant la prise de pause sécuritaire.

C’est qu’à l’heure actuelle, les éducatrices partent en pause de reculons. Elles savent que ça crée beaucoup d’angoisse à leurs collègues, puisqu’elles se retrouvent seules pour surveiller par exemple deux groupes de dix enfants dans des pièces différentes.

« Si un groupe est en train de faire du bricolage avec de la colle ou des ciseaux, mais qu’un enfant se fait mal dans l’autre groupe avec un jouet, vous allez vous occuper de lui, ou vous maintenez la surveillance sur ceux qui utilisent des ciseaux ? », a illustré Stéphanie Tanguay, présidente du syndicat.

La majorité des incidents en CPE surviendrait justement durant ces périodes où les éducatrices doivent partager leur attention entre deux groupes, soutient le Syndicat.

Dans ce contexte, certaines travailleuses ne prennent simplement plus de pause. Le Syndicat estime que la situation est une conséquence des coupures de 2014 dans le réseau.

« Auparavant, lorsqu’une éducatrice quittait pour sa pause de 15 minutes, une autre éducatrice, dont le principal rôle était de remplacer les pauses, prenait le relais », a expliqué Josée Harel, vice-présidente à la négociation. « C’était mieux pour les éducatrices, qui ne se disaient pas qu’elles laissaient leurs collègues avec une surcharge de travail, mais aussi pour les enfants, qui avaient une attention soutenue tout au long de la journée. »

Les travailleuses réclament donc d’avoir un poste d’éducatrice pour remplacer l’ensemble des pauses toute la journée. La solution aurait déjà fait ses preuves dans d’autres endroits.

« Ça prouve donc que c’est possible d’arriver financièrement en garantissant un meilleur service, mais on tient à ce que ça se retrouve balisé dans nos contrats de travail », a précisé Mme Tanguay.

Une seconde journée de grève est prévue le 13 octobre, de l’ouverture des CPE, jusqu’à 13h, pour faire pression sur l’employeur et avoir gain de cause.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des CPE de Sept-Îles représente plus de 120 membres à travers six établissements.

Partager cet article