Bientôt du crabe au menu

Par Sylvain Turcotte 4:02 PM - 17 mars 2020
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Éric Noël et son père Steve se lanceront bientôt en mer pour pêcher du crabe des neiges. Photo courtoisie

Si Dame Nature et la crise en lien avec la pandémie de la COVID-19 le veulent bien, c’est le 1er avril que se lanceront en mer Steve et Éric Noël à bord du Eric-Cindy C, accompagnés de leurs quatre hommes de pont. Pour le père et le fils, ce sera le début de leur saison de pêche au crabe des neiges dans les zones 15 et 16.

Les deux Noël pourraient fort bien amorcer leur saison sans connaître le prix du marché pour le crustacé qu’ils pêcheront. La crise du coronavirus suscite quelques points d’interrogation quant au prix.

Steve et Éric Noël sont aussi affectés par les quotas qui sont à la baisse, une baisse anticipée de 25% par rapport à l’an dernier. Ils s’attendent à ce que ce soit établi à 121 000 livres par permis pour la zone 16, zone pour laquelle Steve a deux licences (total de 242 000 livres), et à 77 000 livres pour la zone 15, celle du permis d’Éric.

En 2014, le plafond était de 289 000 livres pour la zone 16. Pour la dernière fois qu’il a été aussi bas, ça remonte à 2003 (125 000 livres).

« Le prix présentement est favorable, mais c’est différent chaque année. Les nouveaux pêcheurs en arrachent un peu plus. À l’heure actuelle, c’est l’incertitude pour les prix. Le coronavirus touche à tout, personne ne peut se prononcer. Le taux de change et la rareté nous rassurent un peu », soutiennent les deux hommes.

« Si on recule de dix ans, ça aurait fait mal. Mais là, on devrait s’en sortir. C’est toute l’industrie qui y goûte, du pêcheur, à l’usine, au travailleur », indiquent-ils.

Les années à venir s’annoncent toutefois rassurantes pour l’industrie de la pêche au crabe des neiges. Le petit crabe et les femelles prennent de plus en plus place dans les zones.


De père en fils

La pêche chez les Noël, c’est une histoire de famille. Steve Noël, le paternel, 60 ans, prend la mer depuis une quarantaine d’années. Fiston Éric, âgé de 38 ans, gagne sa vie avec ce métier, cette passion, depuis 20 ans.

« Je viens d’un village de pêcheurs (Rivière-au-Tonnerre). Vers l’âge de 15 ans, j’ai eu l’opportunité d’embarquer sur un bateau et j’ai aimé ça. Quand il y a eu un bateau à vendre, j’ai mis la main dessus », souligne Steve.

Éric se retrouve sur l’eau depuis qu’il a 11, 12 ans. « Je finissais l’école, et j’allais sur le bateau. » C’est tout naturellement qu’il a suivi les traces de son père au début des années 2000. « J’ai juste connu ça. Ça fait partie de notre environnement », renchérit-il, même s’il a occupé d’autres emplois quelques hivers. Cette passion, elle pourrait fort bien être transmise à son jeune fils de 5 ans, qui aime déjà ça.

Si la pêche c’est de père en fils pour Steve et Éric (à droite), ça pourrait devenir une histoire de trois générations. Le jeune fils d’Éric, Maxim (à gauche), âgé de 5 ans, aime déjà ça! Photo courtoisie

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