Marika D’Auteuil a mal pour son industrie, celle du maquillage professionnel

Par Sylvain Turcotte 7:38 PM - 30 Décembre 2019
Temps de lecture :

Marika D’Auteuil, artiste maquilleuse, ne gardera pas le plus beau des souvenirs de sa participation à la réputée « masterclass » tenue en novembre dernier à Portland avec les plus grands noms de l’industrie du maquillage professionnel. Photo courtoisie

Marika D’Auteuil, artiste maquilleuse, ne gardera pas le plus beau des souvenirs de sa participation à la réputée « masterclass » tenue en novembre dernier à Portland avec les plus grands noms de l’industrie du maquillage professionnel. La Septilienne, comme ses pairs, ne verra jamais la couleur de l’argent engagé dans cette aventure. Ils ont été floués par la personne à la tête de l’événement.

La jeune femme de 29 ans se disait emballée au départ par l’événement, « une Masterclass super bien organisée, qui roulait depuis quelques années, avec des artistes invités de renom (Phyllis Cohen, qui a travaillé pour Bowie, ou encore les maquilleurs personnels de Beyoncé, Cher, Madonna et Gwen Stefani). Quelque chose qui semblait être 100% fiable, un contrat signé, pas besoin de s’inquiéter », écrit-elle sur son compte Facebook.

Elle s’y rend même avec une modèle pour l’accompagner. Ses dépenses et les siennes seraient payées. L’émission de chèques en retard a semé un doute, et elle n’avait pas tords.

« J’ai commencé à avoir des doutes avec les chèques en retard. Je me disais que ça arrive dans les grosses boîtes. Une personne a parlé et ç’a déboulé. Nous sommes une cinquantaine de personnes touchées », souligne Marika, qui dit ne pas regretter sa participation à l’événement, mais « c’est triste que ça finisse comme ça ».

La Septilienne avait pris part à l’événement l’année d’avant, à titre d’élève. Un maquilleur allemand avait déjà mis la puce à l’oreille. La promesse de paiement ne s’était jamais concrétisée, mais personne n’en parlait. « C’est pour mon industrie que ça me fait de la peine ».

La personne ciblée a fermé ses comptes sur les réseaux sociaux. Elle a aussi déclaré faillite. Donc peu de chances que Marika et ses pairs soient remboursés. « Elle a disparu. Je suis toutes les conversations de notre groupe, mais je ne suis pas aux États-Unis. C’est plus compliqué, je ne connais pas les recours », avance-t-elle. La responsable de l’événement devrait autour de 500 000$.

Gofundme

Marika D’Auteuil se sent mal pour sa modèle, qui était craintive dès le départ. Leur participation à la « masterclass » se chiffre à près de 6 000$. Marika compte rembourser celle qui l’a accompagnée.

Dans les mésaventures, les gens peuvent souvent compter sur le support de proches. Une amie de Marika, Clodie Bédard, a lancé un gofundme, un geste qui touche l’artiste maquilleuse.

« Ça me rend mal à l’aise, je n’ai pas perdu ma maison, je n’ai pas de cancer », souligne Marika en entrevue. Sur sa page Facebook, elle a notamment écrit : « je n’aurai pas pris cette initiative de moi-même, mais je suis en même temps hyper touchée par le support et la générosité ». Au moment d’écrire ces lignes, un peu plus de 600$ avaient été amassés.

Cette histoire chamboule les projets que Marika caressait. Elle souhaitait s’équiper pour faire de la photographie professionnelle. « Ça met un frein à mon projet, mais je vais me rebâtir », conclut-elle.

Partager cet article