La Société du Pont test l’efficacité des nouveaux traversier

Par Shirley Kennedy 12:13 PM - 23 septembre 2019
Temps de lecture :

La Coalition Union 138 et la Société du Pont sur le Saguenay dévoilent une analyse de la performance des nouveaux traversiers.

La Coalition Union 138 et la Société du Pont sur le Saguenay étayent leur argumentaire en faveur de la construction dun pont sur le Saguenay et par le fait même, du désenclavement de la Côte-Nord. Une analyse « minutieuse » de la Société du pont démontre que la fluidité et lamélioration du service en période dachalandage, ne sont pas au rendez-vous, tel que promis avec larrivée des nouveaux traversiers.

Shirley Kennedy

En point de presse ce matin à Forestville, le président de la Société du Pont sur le Saguenay Marc Gilbert, a dévoilé la synthèse de 28 tests réalisés pendant les périodes d’achalandage de la fête Nationale, en passant par la fête du Canada, les vacances de la construction et la fête du Travail.

Rendement discutable

« Malgré l’efficacité du personnel et l’ingéniosité des capitaines, il s’est avéré impossible de compléter une traversée en 20 minutes en procédant à un chargement optimal des nouveaux traversiers », avance Marc Gilbert, confirmant au passage que la capacité réelle des nouveaux traversiers est de 2,5 traversées à l’heure, soit entre 250 à 275 véhicules à l’heure et non 330 tel que le prétend la Société des traversiers du Québec (STQ).

Poussant son analyse plus loin, Marc Gilbert parle d’une baisse de la capacité de services de l’ordre de 5 % à 10 % pour les nouveaux traversiers.

45 M$ pour sauver 1,3 minute par traversée

Les analyses supervisées par Sylvain Brisson et Marc Gilbert, ingénieurs à la retraite et Maxime Desmeules ingénieur junior, laissent entendre que la différence est minime entre l’embarquement-débarquement du côté de Baie-Ste-Catherine et celui de Tadoussac, soit 1,3 minute. « La STQ ne peut plus continuer à prétendre qu’en investissant des dizaines de millions de dollars dans l’amélioration de la côte de Tadoussac, la pleine capacité d’embarquement à bord de leurs nouveaux traversiers pourra être réalisée en 20 minutes », conclut le président de la Société du Pont sur le Saguenay.

 

Bien que la construction d’un pont sur le Saguenay fasse « l’unanimité », tel que le prétendent les deux organisations, les représentants confirment les « bémols », qu’entretiennent les municipalités de Tadoussac et de Baie-Ste-Catherine au niveau des emplois notamment.

 

Pertes économiques majeures

Les enjeux mis de l’avant pour justifier la construction d’un pont, soit la sécurité des usagers, l’environnement, le développement économique et un meilleur usage des fonds publics, sont toujours à l’ordre du jour. « Seulement pour le groupe Boisaco, ce sont des pertes de 2 M$ par an que nous subissons en raison des traversiers. La Côte-Nord est à 100 km plus loin qu’elle ne l’est en réalité », dit Steeve St-Gelais, président de Boisaco et de la Coalition Union 138.

Enquête plus approfondie

Le préfet de Manicouagan Marcel Furlong, entend relancer le gouvernement concernant les travaux du bureau de projet qui stagnent selon lui, depuis l’élection du gouvernement caquiste. « Nous allons demander au ministre Bonnardel de nous donner les outils pour démontrer le bien-fondé de la construction d’un pont », ajoute-t-il. L’homme politique estime qu’à la lumière des révélations concernant la façon de faire de la STQ dans le dossier de la construction du F-A Gauthier, une enquête plus complète sur l’ensemble du vécu de la STQ au cours des dix dernières années serait souhaitable. Il entend aussi s’allier la région du Saguenay, « qui aurait tout à gagner avec un pont sur le Saguenay ».

« Il va falloir que ça bouge et on va faire les actions en ce sens », a promis Steeve St-Gelais.

Partager cet article