Élection provinciale : l’UMQ veut parler fiscalité et immigration

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Le président de l’UMQ, Alexandre Cusson, est en tournée à travers le Québec pour présenter la plateforme en vue des élections provinciales. Il était accompagné de Réjean Porlier, président du caucus régional de l’UMQ pour la Côte-Nord.

Sept-Îles n’est pas la seule municipalité du Québec à avoir des problèmes de main-d’œuvre et pour contrer la situation, l’UMQ entend bien parler immigration avec les différents chefs de partis lors de la prochaine campagne électorale provinciale.

L’Union des municipalités du Québec (UMQ) a préparé une plateforme pour guider les partis politiques provinciaux en vue de l’élection cet automne. Son président, Alexandre Cusson, est venu présenter les différents enjeux à Sept-Îles, mardi.

Les besoins en main-d’œuvre se font sentir dans toutes les régions du Québec. Pour M. Cusson, l’immigration est «assurément» un élément qui peut aider à contrer cette pénurie.

«Actuellement, 86% des immigrants s’installent dans la région de Montréal, mais 55% des emplois disponibles sont à l’extérieur de la métropole», a-t-il fait valoir. «On veut que les régions qui le souhaitent puissent être soutenues dans leurs démarches pour accueillir des immigrants», a-t-il souligné.

En ce sens, une nouvelle ressource vient d’ailleurs d’être implantée à Sept-Îles. En marge de la présentation de l’UMQ, le maire Réjean Porlier a expliqué qu’elle accompagnera les municipalités de la Côte-Nord au niveau de l’immigration.

«C’est le genre de décentralisation que l’on exige de la part du gouvernement. Une telle ressource est en effet beaucoup plus efficace si elle est directement sur le terrain», a dit le maire.

Parmi les propositions qu’elle soumettra à tous les partis, l’UMQ réclame aussi le paiement complet des taxes foncières des immeubles gouvernementaux. Le gouvernement du Québec est la seule entité qui ne paie pas ses taxes municipales, a dénoncé M. Cusson.

«Leurs établissements profitent de tous les services municipaux, il est normal qu’ils paient leurs taxes. Les montants impayés représentent tout de même 610 000 $ pour Sept-Îles».

Refonte de la fiscalité des municipalités

Les enjeux municipaux présentés par l’UMQ sont réunis sous quatre priorités, mais c’est la refonte de la fiscalité des municipalités qui trône au sommet.

«L’impôt foncier représente maintenant 70% des revenus des municipalités au Québec, c’est beaucoup plus qu’ailleurs. L’économie étant de plus en plus numérique et immatérielle, les municipalités continuent tout de même à taxer ce qui est tangible», a expliqué Alexandre Cusson.

Il a cité en exemple le commerce en ligne qui se développe et qui engendre des pertes de revenus de 65 millions$ pour les municipalités annuellement. Dans le monde industriel aussi, les joueurs ont besoin de moins en moins de pieds carrés pour produire plus.

«À cela s’ajoutent les changements démographiques. Les ménages d’une ou deux personnes sont en croissance importante, ça implique des maisons moins grandes et plus de logements locatifs», a-t-il souligné. «Avec le vieillissement de la population, on prévoit aussi que le nombre de nouvelles constructions diminuera de 40% au cours des 15 prochaines années. Tout cela nous amène dans une impasse fiscale majeure.»

La solution serait de transformer la fiscalité municipale en s’assurant, par exemple, de taxer ce qui se fait dans le numérique et en permettant aux municipalités de diversifier leurs sources de revenus.

«Il faut adopter un régime fiscal digne du 21e siècle. La prépondérance de l’impôt foncier date d’il y a 200 ans après tout, il est temps de s’en distancier.»

Le président de l’UMQ a tout de même noté une «avancée majeure» survenue récemment, tandis que les différents chefs des partis provinciaux se sont engagés au transfert d’un point de TVQ aux municipalités.

 

 

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