IOC : les travailleurs de Sept-Îles rejettent l’entente de principe à 94,4 %

Par Mathieu Morasse 19 avril 2018
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Nicolas Lapierre, représentant syndical des Métallos, local 9344, est d’avis que ses membres ont voté “non” pour appuyer les travailleurs du Labrador.

Les travailleurs de Sept-Îles ont rejeté à 94,4 % l’offre de la Compagnie minière IOC ce jeudi. Ils pourraient maintenant faire face à des mises à pied vu la grève au Labrador.

Les travailleurs du local 9344 des Métallos se sont prononcés aujourd’hui sur l’entente de principe conclue le 14 avril. Le vote s’est tenu à l’hôtel Sept-Îles dans le calme.

84,6 % des quelque 300 travailleurs ont exprimé leur droit de vote. Ils ont massivement rejeté les termes négociés par le syndicat avec l’employeur.

Nicolas Lapierre, coordonnateur régional des Métallos pour la Côte-Nord-Bas-St-Laurent-Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, explique les résultats.

« On ne prend pas ça comme un désaveu, mais on n’est pas surpris, confie-t-il. On est convaincu que si ça avait voté oui au nord, l’entente de principe aurait été entérinée, donc les membres auraient suivi le comité de négociation. Mais le cas échéant, c’est venu changer toute la dynamique, donc dans ce contexte-là, on n’est pas surpris que les travailleurs décident d’être solidaires avec les confrères et les consoeurs du nord.

Dans un communiqué émis peu après la divulgation des résultats du vote, la Compagnie minière IOC est d’avis que l’offre rejetée contenait des changements importants et représentait une entente juste et équitable pour toutes les parties.

« IOC demeure disposée à discuter et espère conclure une entente qui sera avantageuse pour tous », ajoute la minière.

Aucune nouvelle séance de négociation n’est prévue à l’heure actuelle.

Grève ou mises à pied

Nicolas Lapierre est d’avis que le contexte de grève au Labrador a dicté l’allure du vote. Il n’y a donc pas de plus-value pour les gens d’entériner l’entente de principe. L’arrêt des activités à la mine engendre un manque de minerai et un ralentissement des opérations à Sept-Îles.

« De toute façon, on n’a pas le droit de grève demain matin, affirme-t-il. On n’a pas d’entente de principe et si ce n’est pas réglé au nord, on n’aura pas plus de contrats et on n’aura pas plus de minerai. Pour nous, c’est la grève ou les mises à pied. Qui plus est, on voulait s’assurer aussi d’être assis à une future table des négos s’il y a lieu. »

Les Métallos de Sept-Îles détiennent le droit de grève depuis le 10 avril. Ils ne peuvent toutefois pas l’exercer tant que le Conseil canadien des relations industrielles ne se sera pas prononcé sur les services essentiels. Les parties sont encore en attente d’une date d’audience.

Dans une entrevue téléphonique accordée au Nord-Côtier, Mme Claudine Gagnon, directrice des relations médias pour Rio Tinto (IOC), a indiqué ne pas avoir d’information sur la question de possibles mises à pied et sur la quantité de minerai restant aux installations de Sept-Îles.

« On a eu les résultats du vote [jeudi]. On attendait que le processus se continue. Il est trop tôt pour avoir fait toutes les analyses et les impacts [et] pour répondre à cette question-là. »

Mme Gagnon indique que IOC fera des vérifications et que plus d’informations pourraient être disponibles vendredi.

Marche d’appui

Les Métallos de Sept-Îles tiendront une marche en appui à leurs collègues de Labrador City vendredi après-midi. Les marcheurs quitteront le parc des Métallos à 16h30, situé au coin de la rue Retty et du boulevard Laure. Ils descendront la rue Retty jusqu’à l’avenue Brochu avant de revenir à leur point de départ.

Au Labrador, les quelque 1 300 membres de la section 5795 des Métallos et 30 membres de la section 6731 sont en grève depuis le 27 mars.

Nicolas Lapierre, représentant syndical de la section 9344 des Métallos, avoue qu’il a été surpris par le rejet de l’entente de principe par les Métallos de Labrador City survenu plus tôt cette semaine. Ceux-ci ont rejeté l’offre patronale à 76,5 % mardi.

« Il y a un peu de stupéfaction dans le contexte où on a des ententes de principe et où on s’attend à ce [qu’elles] soient acceptées par les membres, quoique c’est toujours les membres qui sont souverains et qui décident ultimement si l’entente de principe est satisfaisante ou non », dit-il.

Le représentant syndical des Métallos au Labrador, Ron Thomas, n’a pas rendu les appels du Nord-Côtier.

 

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