Havre-Saint-Pierre revoit sa hausse de taxes à 7,2%

Par Mathieu Morasse 21 mars 2018
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Havre-Saint-Pierre

Havre-Saint-Pierre.

Le conseil municipal de Havre-Saint-Pierre tient une séance extraordinaire mercredi pour adopter une hausse de taxes de 7,2%,  la proposition initiale de 19,3% ayant mené à la démission du maire Boudreau.

Le conseil municipal de Havre-St-Pierre tentera mercredi soir de faire adopter ses taux de taxation pour l’année 2018. Ceux-ci n’ont toujours pas été adoptés suite au tollé suscité par la hausse de taxes de 19,3% proposée en janvier. La crise politique a d’ailleurs mené à la démission du maire Berchmans Boudreau et des conseillers Jean Arsenault et Sylvia Vigneault.

La séance extraordinaire visera aussi à nommer un maire suppléant au pro-maire actuel et à permettre la réévaluation de la structure organisationnelle de la municipalité avec une firme externe.

La hausse de taxes proposée a été revue à 7,2 %. Le taux de base passera à 0,89 $ par tranche de 100$ d’évaluation, en hausse de 0,06$ par rapport à 2017.

Le pro-maire, Jimmy Flowers, explique que le Conseil veut adopter les nouveaux taux de taxes mercredi pour envoyer les comptes de taxe avant la fin mars. La municipalité a déjà été forcée de hausser sa marge de crédit pour pallier au manque de liquidités. Elle pourrait ensuite passer à l’étape de la préparation du budget.

Ça passe ou ça casse

Si le taux de taxation n’est pas adopté mercredi soir, «on s’en va vers une tutelle ou une administration provisoire», estime Jimmy Flowers.

«On a passé beaucoup de temps là-dedans. On a eu des grosses semaines. Si les gens ne nous appuient pas vers cette proposition-là, on ne voit pas d’autres issues. Soit qu’on démissionne tous, ou qu’on s’en va vers une tutelle», dit-il.

Tous les conseillers sont en accord pour la nouvelle proposition. Les gestionnaires de la municipalité ont bénéficié de l’aide et des suggestions du ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (MAMOT) pour en arriver au scénario actuel.

«C’est sur qu’on veut le passer ce soir, mais ça va dépendre de la réaction des gens», indique-t-il. «On pense qu’il y a un vent de changement. Les gens savent qu’on ne peut pas y aller avec un 0% d’augmentation. On s’est ajusté entre le zéro et le taux initialement proposé», poursuit-il.

Le conseil municipal est d’avis qu’il s’agit du taux le plus bas qu’il est possible d’adopter sans nuire à la municipalité dans les années futures.

Services et postes à revoir

«La réévaluation de la structure organisationnelle avec une firme, c’est un point qu’on veut passer pour aller de l’avant le plus tôt possible. C’est aussi la demande que les citoyens avaient faite», explique Jimmy Flowers.

Dans le cadre du processus, des éléments des services de la municipalité seront ciblés pour réduire les coûts et créer de nouveaux revenus.

«Il va peut-être y avoir des baisses de services un peu, sans trop nuire aux services aux citoyens», dit-il. «On va revoir chaque poste, revoir notre structure. Je ne peux dire s’il va y avoir des mises à pied, mais peut-être moins d’heures ou de semaines de travail par année», ajoute M. Flowers.

Élections à venir

Des élections partielles devront être tenues ce printemps pour combler les postes vacants suite aux démissions du maire Berchmans Boudreau et des conseillers Jean Arsenault et Sylvia Vigneault. La date précise n’a pas encore été annoncée.

Questionné à ce sujet, Jimmy Flowers dit vouloir demeurer à son poste de conseiller municipal. Il ne souhaite pas se présenter pour le poste de maire.

Déception et espoir

Le pro-maire, Jimmy Flowers, se dit déçu du déroulement des événements. Il ne se prononce pas sur la démission du maire puisqu’il estime que «c’est une décision personnelle».

«Les années que j’ai passées avec M. Boudreau, j’ai eu de belles années, j’aurais aimé ça que ça continue, mais les circonstances ont fait autrement.»

Il confirme que le maire et plusieurs conseillers ont reçu des commentaires, des menaces et de l’intimidation. Il ne peut toutefois faire de commentaires à ce sujet puisque certains dossiers ont été transmis à la police pour enquête.

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