Pétrole sur Anticosti : le chef Piétacho partage son expérience en Colombie-Britannique

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Le chef d’Ekuanitshit, Jean-Charles Piétacho.

Plusieurs chefs autochtones et maires de municipalités s’allient dans une manifestation contre le projet d’expansion d’un oléoduc de la compagnie Kinder Morgan, dans l’Ouest canadien. Ayant participé à plusieurs mobilisations du même genre par le passé, le chef d’Ekuanitshit, Jean-Charles Piétacho, s’est rendu sur place pour apporter son soutien et partager son expérience.

Jean-Charles Piétacho était en Colombie-Britannique la fin de semaine dernière pour prendre part à un rassemblement en opposition au projet d’expansion d’un oléoduc de la compagnie Kinder Morgan. Le projet d’expansion du réseau, soit 980 km d’oléoduc et 12 nouvelles stations de pompage, prévoit de faire passer la capacité du réseau de 300 000 à 890 000 barils par jour, entre l’Alberta et la Colombie-Britannique. Le réseau est constitué d’un oléoduc en usage depuis 1953. Depuis 2005, c’est près de 800 000 litres de pétrole brut qui se sont déversés, suite à quatre incidents dans le réseau de Kinder Morgan.

Se tenir debout

«Je suis très fier et honoré, en tant que chef de la Nation Innue, de pouvoir participer à cette affirmation pour la protection de nos droits et de nos territoires contre des puissants intérêts corporatifs qui se soucient peu de l’environnement et de l’avenir de nos peuples. Je connais l’importance de se tenir debout face aux géants des hydrocarbures. Notre bataille contre le forage sur l’île d’Anticosti, notre territoire ancestral, a porté fruit. La solidarité peut venir à bout d’un projet insensé», a déclaré le chef Piétacho, avant son départ.

Dans ce contexte, M. Piétacho veut démontrer la solidarité des Premières Nations au Québec envers les quelque 60 communautés autochtones de la Colombie-Britannique, qui ont officiellement exprimé leur opposition au projet, tout comme l’ont fait une vingtaine de municipalités de la province.

Réal Mckenzie, qui a accompagné le chef Piétacho, mentionne que la manifestation démontre la collaboration des deux peuples, avec les maires de municipalités qui ont aussi participé. Il rappelle que c’est dans cette province que l’on retrouve le plus de communautés autochtones au Canada.

«Les territoires de plusieurs communautés sont touchés par cette expansion et ils s’opposent depuis le début à ce projet. On nous a dit qu’il y aurait jusqu’à 10 000 manifestants, mais ce n’est pas un évènement qui vise à bloquer des routes ou quoi que ce soit, c’est plutôt symbolique. S’ils ne sont pas écoutés par contre, ils semblent dire qu’ils vont prendre les grands moyens», explique-t-il.

Un parcours actif

Le chef Piétacho se rendait sur place pour démontrer son support, mais il devait aussi prendre la parole. Les chefs locaux voulaient entendre, entre autres, ce qu’il a à partager sur son expérience à Standing Rock.

Piétacho n’en est pas à sa première mobilisation. Il s’était joint à la mobilisation Standing Rock au Dakota du Nord en 2016, qui avait permis de stopper le projet de construction d’un oléoduc. Il avait aussi participé à la bataille des Innus pour la protection du territoire de l’île d’Anticosti en 2017, assumant le leadership du mouvement d’affirmation des droits des Innus contre les projets de forage avec fracturation.

 

 

 

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