Québec veut relocaliser la Commission scolaire du Littoral

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Commission scolaire du Littoral

Les ministres Pierre Arcand et Sébastien Proulx ont donné le mandat à l’administratrice par intérim de la Commission scolaire du littoral d’amorcer les démarches pour relocaliser leur service de Sept-Îles vers la Basse-Côte-Nord.

Actuellement, la Commission scolaire du Littoral se trouve à Sept-Îles, soit à près de 450 km de Kégaska, endroit où se trouve l’établissement éducatif le plus proche du siège social.

L’administration gère près de 250 élèves répartis dans 13 écoles de Kégaska à Blanc-Sablon, en passant par Port-Menier sur l’île d’Anticosti.

Depuis plusieurs années, les élus de la MRC du Golfe-du-Saint-Laurent demandent la relocalisation de la Commission scolaire et des 13 emplois qui y sont rattachés. «Tous les emplois comptent. Si c’est juste une dizaine d’emplois, pour nous, c’est déjà beaucoup», a fait valoir le préfet de la MRC, Randy Jones.

Il y a quelques jours, le ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Sébastien Proulx, et le ministre responsable de la région de la Côte-Nord, M. Pierre Arcand, ont annoncé la nomination de Mme Nadia Landry à titre d’administratrice par intérim de la Commission scolaire du Littoral. Celle qui remplacera Lucy De Mendonça aura comme principal mandat d’amorcer les démarches de relocalisation.

«La relocalisation du siège social de la Commission scolaire du Littoral est un dossier prioritaire dans la région de la Basse-Côte-Nord. Les citoyens du Québec ont droit à des services de proximité, peu importe l’endroit où ils décident de s’établir. Nous croyons que cette relocalisation sera aussi un vecteur de développement économique et une source de fierté pour les résidents», a fait savoir M. Arcand.

Désaccord

Il y a longtemps que le dossier de la relocalisation se pose comme un enjeu majeur en Basse-Côte- Nord. Au début des années 2000, un groupe de travail avait été mis sur pied par le gouvernement provincial afin d’évaluer la faisabilité du projet.

Lucy De Mendonça, administratrice de la Commission scolaire depuis plusieurs années, prendra sa retraite à la fin décembre. De son point de vue, elle doute fortement de la pertinence d’une relocalisation. «Ça fait 50 ans que la Commission scolaire du Littoral est à Sept-Îles. Toutes les études faites sur la relocalisation n’ont mené à rien. La Commission scolaire du Fer a des écoles à Fermont et pourtant elle n’est pas localisée là-bas. Il y a un manque de compréhension au niveau politique de la Basse-Côte-Nord sur ce qu’est le rôle d’une Commission scolaire», croit-t-elle.

Elle pense également que la Basse-Côte-Nord n’a pas les ressources humaines nécessaires pour occuper les fonctions d’une administration scolaire. «Ils ne vont pas pouvoir trouver les gens pour remplacer les gens de Sept-Îles. Trouvez-moi les gens qui vont pouvoir remplacer nos employés à Sept-Îles et je vais être d’accord. Mais je ne pense pas qu’il y en a», affirme-t-elle.

Elle considère également que le préfet de la MRC du Golfe-du- Saint-Laurent, Randy Jones, manque de vision. «Il devrait se concentrer sur la diversification de l’économie de sa région au lieu de se concentrer sur des niaiseries comme la relocalisation d’une commission scolaire qui fonctionne déjà très bien», lance Mme De Mendonça.

Réactions

«Elle a beau dire ce qu’elle veut sur les autres commissions scolaires, les élus des cinq municipalités de la Basse-Côte-Nord sont unanimes depuis des années : on veut que le service soit sur notre territoire. Si elle s’en va à la retraite, elle n’a plus son mot à dire sur le dossier», a réagi M. Jones face au propos de Mme De Mendonça.

Le préfet trouve que la Commission scolaire du Littorale est «déconnectée des réalités de la Basse-Côte-Nord». Il a également un malaise avec le fait que les enfants des administrateurs ne fréquentent pas les écoles pour lesquelles ils prennent des décisions.

«Si les gens qui sont dans les bureaux en train de gérer et que leurs enfants vont à une autre commission scolaire, moi j’ai un malaise avec ça», indique-t-il.

Randy Jones se dit prêt à se battre jusqu’au bout pour obtenir gain de cause. «Nous, tout ce qu’on veut, c’est rapatrier nos services chez nous et avoir un mot à dire dans l’éducation de nos enfants», explique-t-il.

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