Kathia Rock : sa carrière artistique en plein essor

Par Éditions Nordiques 6 Décembre 2017
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Sur cette photo, Kathia Rock (3e à gauche) est accompagnée d’Armand Mackenzie, du président-directeur général de Tata Steel T.V Narendran et de sa musicienne, Louise Poirier.

À la suite d’une invitation de Tata Steel, Kathia Rock a effectué un séjour remarqué en Inde, du 15 au 19 novembre. Les projets se multiplient pour l’artiste multidisciplinaire innue qui a un agenda chargé à l’horaire des prochains mois.

En compagnie d’une musicienne, Kathia Rock a participé à l’édition 2017 du Festival Samvaad, à Jamshedpur. Cet événement mettait en vedette plus de 1500 artistes autochtones provenant de toutes disciplines confondues. En plus de prendre part à des échanges, elle a eu la chance d’y offrir deux performances sur sa scène principale et aussi deux autres fois au centre culturel.

Une expérience qu’elle gardera sûrement longtemps en mémoire. «Ces rencontres ont été très enrichissantes. On s’est questionné à savoir comment on fait rayonner l’art autochtone en Inde. J’ai été invitée à y prendre part. Ça a été un long trajet pour s’y rendre. Ça n’en demeure pas moins un très beau festival», dit Mme Rock. «J’ai beaucoup appris. Ma participation a été un franc succès. Les gens ont adoré ce que j’ai proposé. Je suis arrivée avec une proposition différente. Ça m’a permis de me démarquer», avance-t-elle.

Après chacune de ses performances, l’artiste innue a eu le privilège de rencontrer plusieurs centaines de personnes. Un exercice auquel elle n’est pas habituée. «Juste sortir du site était en soi tout un défi, insiste-t-elle. Si j’y retourne, j’aimerais bien apporter d’autres gens. J’aime faire découvrir notre culture. Je considère qu’elle n’a pas la visibilité qu’elle mérite. Heureusement, ça tend à changer.»

Un projet rassembleur

Dans cet ordre d’idée, l’auteure-compositrice-interprète met la touche finale au projet Mamuitun, qui consiste en une semaine de résidence en écriture qui aura lieu du 7 au 12 janvier, à Sainte-Lucie-des-Laurentides. Des artistes provenant des onze nations autochtones au Québec seront alors jumelés à des pairs non autochtones. Parmi eux, on retrouve Marco Calliari, Catherine Durand, Marc Déry, Bïa, Geneviève Toupin, Lynda Thalie et Gabriella.

Kathia Rock espère faire en sorte que ce séjour de création soit contagieux. «J’aimerais que ceci puisse créer des petites bulles un peu partout. Je reste confiante que ce sera le cas», dit-elle. «Ce sont des artistes généreux que j’ai choisis. J’ai confiance en eux. J’ai choisi des artistes québécois qui ont aussi en eux une autre culture. Montréal est cosmopolite. Je voulais que ce projet le reflète bien», lance-t-elle.

Elle demeure convaincue que de telles initiatives s’inscrivent parfaitement dans cette ère de réconciliation. «J’ai toujours voulu partager mon histoire avec les autres. Je ne le fais pas en me plaignant. Il y a de la beauté dans chaque culture. Les médias en nourrissent souvent une mauvaise image, déplore-t-elle. J’en fais ma mission en tant qu’artiste. Mon album ira dans cette direction. Je veux mettre de l’avant les bons côtés. On compose souvent très beau avec cette pauvreté.»

Un retour aux sources

Même si les projets se multiplient pour Kathia Rock, elle a décidé de revenir s’installer à Uashat mak Mani-Utenam. «Je vis de projet en projet. Je dois prévoir mon revenu pour les saisons à venir. Je suis revenue ici pour me concentrer sur les projets que je mène. J’ai organisé mon horaire pour limiter les déplacements. En tant que comédienne, je fais des auditions via Skype», indique-t-elle.

Elle dit ne regretter aucunement cette décision. «À Montréal, la vie est tellement bouillonnante. Je me suis épuisée à ce mode de vie. J’ai ressenti le besoin de me retrouver chez moi avec mes garçons, sur la Côte-Nord. Ça me fait du bien de me poser. Je voyage une semaine par mois à Montréal. Quand j’arrive là-bas, mon horaire est surchargé et ça me convient.»

Lors de ces séjours à l’extérieur de la région, elle en profite pour travailler à l’enregistrement de son premier album qui devrait voir le jour en 2018. Elle entend d’ici peu en dévoiler un premier extrait «Terre de nos aïeux», chanson écrite par Louise Poirier.

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