Décès sur le chantier Romaine : la famille de la victime pourrait poursuivre Hydro

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La pelle hydraulique de Luc Arpin a été ensevelie sous de la roche au chantier de la Romaine, en décembre 2016.

La famille du travailleur décédé sur le chantier de la Romaine en décembre 2016 n’écarte pas d’intenter des poursuites judiciaires contre Hydro-Québec, alors que la CNESST a dévoilé les conclusions de son enquête mercredi.

La CNESST a dévoilé mercredi les conclusions de son rapport sur l’accident mortel survenu dans la nuit du 9 au 10 décembre. Elle conclut que les études géotechniques et les moyens de contrôler le danger d’effondrement étaient insuffisants au moment du tragique événement. Ces manquements ont fait en sorte que la chute de 4 300 000 kg de roche sur la pelle hydraulique de Luc Arpin, 51 ans, n’a pas pu être détectée, a-t-elle expliqué.

Selon Daniel Arpin, son frère en était à ses dernières semaines de travail sur le chantier lorsque l’accident est survenu. «Il a travaillé dans le nord toute sa carrière. Il m’avait dit qu’il quittait le chantier dans quelques semaines pour se rapprocher de sa famille aux Escoumins», a-t-il relaté.
Depuis la tragédie, la famille Arpin confirme avoir eu des discussions avec l’entreprise EBC, mais soutient n’avoir jamais reçu d’appel de la part d’Hydro-Québec.

Du côté d’Hydro-Québec, on explique que la décision de ne pas entrer en contact avec la famille a été prise conjointement avec EBC. «C’est EBC qui a demandé d’être le point de contact avec la famille pour simplifier les choses. Si on en a la permission, nous, on est ouvert à entrer en contact avec eux», indique le chef affaires publiques-médias chez Hydro-Québec, Serge Abergel,
Daniel Arpin n’écarte pas la possibilité d’intenter des poursuites judiciaires contre la société d’État.

Virage en santé-sécurité

Ce fût le deuxième accident de travail mortel à survenir sur le complexe cette année-là, et le quatrième depuis le démarrage du chantier en 2009.
Après le décès M. Arpin, Hydro-Québec a revu l’ensemble de ses pratiques de santé et sécurité, et ce, sur tous ses chantiers du Québec. «On a compris que nous avions un problème au niveau de la culture en santé-sécurité», assure Serge Abergel.

Lors de l’inauguration de Romaine-3 par le premier ministre Philippe Couillard en octobre, des travailleurs sur place avaient affirmé au Journal qu’il «ne se passait plus un jour sans que des constats d’infractions soient remis aux travailleurs fautifs».

Bernard Gauthier, qui agissait comme représentant syndical pour la FTQ construction au moment des évènements, reconnait les améliorations apportées par Hydro-Québec. Il déplore cependant que cela ait pris autant de temps.«Le système en place, il y a longtemps que ça aurait dû être fait. Ce que je trouve déplorable c’est que ça a pris quatre décès avant qu’on se réveille», a-t-il souligné.

 

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