Protecteur du citoyen: Une usagère du CISSS Côte-Nord reçoit un verdict en sa faveur
Des lits seront libérés à l'hôpital de Sept-Îles dans l'éventualité où des personnes atteintes de la COVID-19 devaient être hospitalisées.
Figurant parmi une liste de plus de 400 patients en attente d’une infiltration en imagerie médicale, Marie-May Soucy a obtenu gain de cause dans un rapport du Protecteur du citoyen déposé en juin dernier.
La Portcartoise recevait depuis 10 ans des injections par bloc facettaire pour apaiser ses douleurs et conserver son autonomie. Elle s’estimait lésée de devoir attendre plusieurs mois pour recevoir ses traitements, alors qu’une pénurie de radiologistes affectait le service.
Avec l’aide du Centre d’assistance et d’accompagnement aux plaintes de la Côte-Nord, Mme Soucy avait eu à franchir de nombreuses étapes avant d’en arriver à déposer une plainte auprès du Protecteur du citoyen, l’instance suprême pour un usager de la Santé et des Services sociaux.
Même si elle demeure quelque peu sceptique, Marie-May Soucy accueille les conclusions de ce rapport avec beaucoup d’enthousiasme. «Cela me fait chaud au cœur. Je suis très heureuse qu’on ait dénoncé la situation. Reste maintenant à savoir quels sont les correctifs qui seront apportés. Je m’explique très mal que des ententes tardent à être prises dans ce sens», soutient-elle.
Elle continue à déplorer un manque de communication entre les professionnels et le ministère de la Santé et des Services sociaux. «À défaut d’un radiologiste, ces infiltrations pourraient être offertes par des anesthésistes formés en douleur, indique-t-elle. Le dernier traitement que j’ai reçu en avril n’a pas été efficace. J’ai été engourdie du côté droit au lieu du côté gauche. Au bout de quelques jours, je n’en sentais déjà plus les effets positifs.»
Âgée de plus de 80 ans, la Portcartoise mène ce combat avec beaucoup de conviction. Elle souhaite ainsi en arriver à conserver son autonomie le plus longtemps possible. «Il est évident que ma requête s’accompagne d’un coût. Cependant, je crois que ça va coûter plus cher d’embaucher quelqu’un pour dépanner qu’un spécialiste en résidence. Je considère que j’ai droit à ce service et je viens d’obtenir un jugement en ma faveur.»
Le CISSS réagit
Dans un premier temps, le directeur adjoint des services professionnels et de l’enseignement universitaire du CISSS de la Côte-Nord, Roger Dubé, tient à clarifier certains faits. «Au moment de l’enquête du protecteur du citoyen, le couloir de service avait bel et bien été établi avec Baie-Comeau. Cependant, les requêtes n’étaient pas encore entrées dans notre système informatique, reconnaît-il. Depuis, on a remédié à la situation.»
Pour en arriver à l’embauche d’anesthésiste formé en douleur, le CISSS de la Côte-Nord doit obtenir une autorisation du ministère de la Santé et des Services sociaux. «Ce rapport du protecteur du citoyen nous fournit une belle arme pour ces négociations. D’ici là, on entend tout de même voir à établir des plages pour les gens du secteur Est de la Côte-Nord, qui doivent recevoir ces injections. Ça leur permettra de planifier leur déplacement. Ce n’est pas seulement les usagers de Sept-Îles et de Port-Cartier qui sont visés», tient-il à préciser.
M.Dubé s’attend également à ce que l’horaire de garde et d’urgence des radiologistes s’améliore d’ici octobre par le retour au travail de deux employées en congé de maternité. L’une d’entre elles est en fonction à Baie-Comeau et l’autre à Sept-Îles. «On suivra très attentivement les recommandations du Protecteur du citoyen. Nos efforts de recrutement se poursuivent, mais ça prendra encore un certain temps à porter fruit», avance-t-il.
Les trois recommandations émisses dans ce rapport du Protecteur du citoyen consistent à s’assurer que les personnes actuellement en attente d’une infiltration reçoivent leur traitement dans un délai requis par leur condition de santé, à prendre les mesures nécessaires pour que l’organisation des services de traitement en imagerie médicale tienne compte des besoins en infiltration de la population à desservir, et exige, de la part du ministère, une meilleure collaboration avec le CISSS Côte-Nord. Un suivi à cet égard se devra d’être effectué au plus tard le 25 août.
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