Calacs Sept-Îles: Un carnet pour briser le silence

Par Fanny Lévesque 31 mai 2017
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Les intervenantes du Calacs de Sept-Îles*Pointe du Jour, Martine Michel et Mélanie Martel, tiennent les cahiers, Brisons le silence, produits dans le cadre de la Semaine des victimes et survivants d’actes criminels.

Cinq adolescentes de Sept-Îles ont usé de leur côté créatif en réalisant un petit carnet encourageant les jeunes filles victimes d’agression sexuelle à, comme elles l’ont elles-mêmes déjà fait dans le passé, briser le silence.

L’initiative menée par le Calacs Sept-Îles s’inscrit dans la Semaine des victimes et survivants d’actes criminels, qui se tient du 28 mai au 3 juin, et dont le thème est «favoriser la résilience». L’idée avait germé chez les intervenantes du Calacs de Sept-Îles après avoir pris exemple sur un organisme ailleurs en province, qui avait réalisé un carnet semblable sous un autre prétexte.

«On trouvait que l’idée de créer ce genre de carnet était bonne», explique l’intervenante, Mélanie Martel. Grâce à une aide financière du ministère de la Justice, le Calacs de Sept-Îles a fait appel à son réseau pour identifier des volontaires pour participer au projet. Cinq jeunes filles, qui ont eu à briser le silence, ont accepté de sauter dans l’aventure. Le travail s’est échelonné de mars à mai.

«Ce sont vraiment elles qui ont pensé tout le cahier», assure Mme Martel. Sur la une, on retrouve le dessin d’une jeune femme dont la bouche est cousue pour symboliser le silence que choisissent souvent de garder les victimes d’agression sexuelle. Le titre est d’ailleurs «Brisons le silence» pour inciter les femmes touchées à dénoncer le crime. Plusieurs messages clés ont aussi été écrits au verso.

Un souci particulier a également été apporté pour les femmes autochtones avec la traduction en innu de certains passages. «Parmi notre clientèle au Calacs, une femme sur deux est autochtone», précise Mme Martel. À la fin, des notions pratiques sont proposées à ceux qui reçoivent les aveux d’une amie. Les filles y sont aussi allées de témoignages expliquant qu’«en parler» est le premier pas vers une guérison.

«C’était une très grande fierté pour elles», ajoute Mélanie Martel. Une participante a fait savoir qu’elle souhaitait que ce petit livre aide d’autres filles à briser le silence. «Ce ne sont pas elles qui sont coupables, mais l’agresseur», a rappelé une participante. Le carnet comprend enfin plusieurs pages blanches, que leurs propriétaires pourront remplir à leur guise.

«Je les invite à y inscrire leurs bons coups», suggère Mme Martel. Quelque 1550 copies du carnet Brisons le silence ont été produits et seront distribués dans les écoles secondaires de Sept-Îles et Havre-Saint-Pierre.

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