Journée nationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie : Bien vivre son homosexualité en région

Par Éditions Nordiques 17 mai 2017
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Biens dans leur peau, Maxime Lemay et Alexandra Rodrigue espèrent que leur implication dans une campagne de sensibilisation du BRISS Côte-Nord pourra contribuer à faire tomber certains préjugés.

Pour souligner la Journée nationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie le 17 mai, le Bureau régional d’information en santé sexuelle (BRISS) Côte-Nord mène présentement une campagne de sensibilisation en la matière. Maxime Lemay et Alexandra Rodrigue en sont deux des visages impliqués.

Pour la plupart des homosexuels, le «coming out» demeure une étape de vie marquante pour s’assumer tel qu’ils sont. Un premier pas vers l’acceptation de soi. «J’étais au Cégep de Sept-Îles, j’avais 18 ans. Peu de temps après, j’ai quitté pour Montréal. Ce n’était en rien une fuite. C’était pour la poursuite de mes études. Je me compte chanceuse d’avoir grandi dans  une famille ouverte à la différence. L’homosexualité est une réalité, dont on parlait à la maison», a confié Alexandra Rodrigue qui occupe un emploi à l’école Jean-du-Nord.

Même constat pour Maxime Lemay, serveur au Café Chez Sophie, qui n’a eu également aucune difficulté à faire sa sortie du placard. «Je l’ai fait en été. Tout s’est bien déroulé. J’étais bien entouré. J’avais certaines craintes, mais elles se sont rapidement dissipées, enchaîne-t-il. On m’a dit que j’étais demeuré le même. J’ai longtemps cru que mon père ne l’acceptait pas. Il avait simplement besoin de plus de temps pour mieux composer avec la situation. Aujourd’hui, nous avons une très belle relation. Nos liens n’ont jamais été aussi forts.»

Le besoin de s’affirmer

La société étant construite sur un moule hétérosexuel, les homosexuels ont souvent beaucoup de difficultés à s’y faire une place. «Faire partie d’une minorité n’a en soi rien de facile. Ce n’est pas une réalité propre aux homosexuels. Ça vient avec son lot de difficultés, mais ça s’accompagne aussi de très belles expériences, indique Mme Rodrigue. Il ne faut pas oublier que nous sommes des gens qui ont eu à réfléchir sérieusement sur notre identité. Une chose est certaine, je me compte chanceuse d’appartenir à une minorité aussi vivante.»

Après un séjour de huit ans à Montréal, Maxime Lemay est revenu s’installer à Sept-Îles. Une décision qu’il a prise pour son bien-être personnel. «Je ne peux pas nier que cela a, en quelque sorte, facilité ma vie homosexuelle. Cependant, ce n’était en rien une échappatoire. J’ai pu m’épanouir là-bas. Il était plus facile de rencontrer. C’est justement à cette situation qu’on essaie de remédier avec le BRISS Côte-Nord. Il faut créer ce genre d’événements. Pour l’instant, ce n’est pas un manque en soi», tient-il à préciser.

Des pistes d’action  

Pour lutter efficacement contre l’homophobie et la transphobie, Alexandra Rodrigue croit fermement qu’il faille s’attaquer dans un premier temps aux stéréotypes de genre. «La journée où l’on va arrêter de blâmer des garçons qui ont des actions plus féminines, on aura réglé plus de 50% du problème. L’inverse est tout aussi vrai. Les jeunes ont le droit d’avoir n’importe quel intérêt, peu importe leur sexe, insiste-t-elle. La société de consommation n’aide en rien dans sa forme actuelle. Elle ne fait que renforcer ces préjugés.»

Encore aujourd’hui, l’homme homosexuel est souvent considéré à tort comme efféminé. «Quand on me croise, ça ne se voit pas nécessairement. Pourtant, je m’affirme à 100%, soutient Maxime Lemay. La parade de la fierté que l’on voit à la télévision ne représente pas la réalité homosexuelle. Il faut comprendre que c’est un spectacle. Il faut cesser de voir le gay comme celui qui a constamment besoin de se faire remarquer.»

Un organisme clé

Le BRISS Côte-Nord a pour mission de sensibiliser et de conscientiser la population en matière de santé sexuelle, et ce, en promouvant des comportements sexuels sécuritaires. Son mandat comporte l’orientation et l’identité sexuelle. Son équipe peut être jointe, par téléphone au 418 962-6211ou par courriel au info@lebriss.ca. Un site Internet est également accessible au www.lebriss.ca.

Cette campagne de sensibilisation menée à l’occasion de la Journée nationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie est rendue possible grâce à un appui financier du ministère de la Justice.

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